De la montagne d’or descend un fleuve clair

Où s’abreuve un troupeau caressé par la brise

Dont le fil de soleil à coup de larme grise

Mêle du sang de brume aux retouches de l’air.

 

Les restes pétrifiés d’un gigantesque éclair

Dessinent des bassins comme des traits de frise

Qui longeraient la nuit sans aucune méprise

Pour toucher une étoile en pantoufles de vair.

 

Des paniers de couleurs regorgeant d’allégresse

Gonflent de leurs rondeurs les seins de la déesse

Dont le marbre blanchit sous la soif du baiser.

 

Plus loin dans le silence un grillon plein de rage

Piétine dans l’azur qu’il faut bien apaiser

Des vagues dont l’écume a taché cette page.

 

Francis-Etienne Sicard Lundquist

Griffes d'orties @ 2014


Publié le 28/10/2025 / 8 lectures
Commentaires
Publié le 29/10/2025
J’aime son titre ‘Tourbillon de savon’ : l’éphémère, le mouvement, le contraste des émotions, les sensations, et même la créativité elle-même. J’aime ses images, comme les ‘paniers de couleurs’, qui sont contrastées par la présence du ‘grillon plein de rage’. Et j’apprécie particulièrement son dernier vers, évoquant le passage du temps et les traces indélébiles qu’il laisse. Merci pour votre partage ! :)
Publié le 29/10/2025
Entre la montagne, le soleil, l’éclair et l’étoile on tutoie les cieux et ce faisant les divinités. Et puis en toute fin l’on a ce grillon, cet insecte, qui pourtant fait grand bruit. J’aime beaucoup cette vue plongeante qui pénètre jusque l’intimité des mots qui probablement s’étirent sur la page. Il y a également une belle part de sensualité pour sublimer le tout. Merci Francis-Etienne.
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