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Ce matin- là, Il pleuvait des gouttes de soleil,

Des oiseaux-loups avaient planté leurs crocs dans le ciel.

Une vengeance, un défi, personne n’aurait pu dire

Comment les hommes auraient pu éviter le pire.

il y avait bien eu une première alerte

Quand un nuage ruissela de larmes de sang.

Pourtant de l’opinion des têtes très expertes,

Il s’agissait probablement d’un "acci-oxydant".

 

Pour ne pas se tacher, on remit une veste

Et contre les brûlures, une paire de lunettes

Puis on baissa la tête…

 

Le soir où la mer rougit plus que de raison

A la vue de corps dénudés, abandonnés,

On décrivit dans les journaux son émotion

Sans pour autant imaginer un vice caché.

Puis s’essoufflèrent les vents et cessèrent les marées,

Les vagues déprimèrent de plus s’enrouler,

On découvrit des crabes et des poissons noyés

Sans compter l’exode massive  des crustacés.

 

Pour ne pas se mouiller, on remit une veste

Et pour les disparus on n’ouvrit pas d’enquête

Mais on tourna la tête…

 

L'épisode oublié, on vit sur "TV-chaine"

Une brebis à poils raides et deux moutons skinhead

Vanter des "aime et aime’s" pour s’adoucir l’haleine 

Sans que devant l’écran on s’inquiète du remède.

Lorsque se mit à aboyer un essaim d’abeilles 

Pour avoir butiné du bio-colza-génique,

On aurait du avoir le "bzzz" à l’oreille

Sur les risques encourus d’accidents allergiques.

 

Pour ne pas se faire mordre, on remit une veste

Politiquement correctement, on mangea les bombecs

On se rasa la tête...

 

L’année suivante naquit chez l’homme un spécimen

Hybride subtil entre un gars geek et une "self-fille"

La cervelle décapée des émotions humaines

Et le corps couvert d'écailles et d'esquilles.
On comprit un peu tard que cette ultime étape

Etait la suite logique d'un monde en mutation.
On condamna l'intrus aux poly-handicaps

sans poser la question : "Quelle en est la raison ? "

 

Pour ne pas culpabiliser et se prendre une veste

et afin d'éviter de tirer la sonnette...

On lui coupa la tête.


Publié le 07/04/2024 / 40 lectures
Commentaires
Publié le 07/04/2024
C'est un texte militant ! Moi aussi je milite. Et vous le faites bien parce que c'est un peu doux, pas trop premier degré. Plus j'écris, plus je crois comprendre que les mots qui touchent le plus, ce sont ceux qu'on n'écrit pas, qu'on avait à peine suggérés plus tôt. J'ai écrit ici "Une fois qu'il a eût le goût". J'y prend la défense d'un certain groupe et j'en attaque un autre. Les reconnâitrez-vous ? Vous veniez de visiter "à plaire sans péril" où un pigeon se prend une veste. Le titre que vous venez de publier après la visite sur mon texte potentiellement en rapport a aiguisé ma curiosité. Vous avez fait une modification de couleur. Je ne la trouve pas utile. La mise en page, en plus du contenu, suffit d'après moi. Votre texte m'a rappelé un film, "le règne animal" que j'ai été voir récemment. Les deux univers sont en rapport. Bravo ! ;-)
Publié le 07/04/2024
Salut Patrice. J'ai vu la bande-annonce de "Le règne animal" et conjugué à ce bon texte d'Agathe et ton témoignage j'ai grand hâte de pouvoir le voir.
Publié le 07/04/2024
Je n'ai pas du tout aimé le film, contrairement au texte d'Agathe. ;-)
Publié le 08/04/2024
Merci de votre appréciation un fils de Louis ( ou Patrice ?) Concernant la couleur, vous avez absolument raison et je l'ai aussitôt modifié. J'avais trahi le fond pour le forme. J'ai bien sûr reconnu le groupe défendu de l'opprimé contre l'agresseur bête et méchant dans votre texte " une fois qu'il a eu le goût. Je ne sais pas si mon texte est militant, c'est plutôt le résultat d'un triste constat des changements d'un monde en pleine mutation. Je ne connais pas le film "le règne animal" mais il a l'air de ne pas laisser indifférent ce qui est en général une qualité.
Publié le 07/04/2024
Quel plaisir de te retrouver Agathe, toi, ton écriture et tout ce que j'aime en elle. Une texte engagé aux images fortes, aux trouvailles textuelles qui font mouche, terriblement efficace. C'est un peu comme une arche de Noé des temps modernes promis cette fois au naufrage... bravo.
Publié le 08/04/2024
Ravie de revenir après quasi 9 ou 10 an ( ouille ça pique !)s consacrés à l'écriture et à la musique. Je ne me pose pas la questions mon texte est engagé ou militant. S'il l'est, c'est en toute sincérité et simplicité que je milite pour le partage des émotions.
Publié le 08/04/2024
Il faut que tu me dises comment revenir et modifier son commentaire lorsqu'on fait une coquille Léo...
Publié le 08/04/2024
Bonsoir Agathe, on avait pas mis cette possibilité au début pour lutter contre toute forme de harcèlement, mais à des demandes fréquentes nous allons permettre cette possibilité juste après la migration du site, soit d’ici un mois maximum je pense. Pour suivre les développements prévus du site et même faire des propositions de développement, tu peux aller dans l’Agora, en cliquant sur communauté.
Publié le 07/04/2024
J'adore les brebis à poils raides, les vagues qui dépriment et les abeilles qui aboient :-)) Et que dire du "Et pour les disparus on n’ouvrit pas d’enquête Mais on tourna la tête…". C'est magnifique à la fois par l'écriture et par le sens. J'admire ce genre de composition. J'en suis tellement incapable :-) Merci Agathe
Publié le 08/04/2024
Si tu te juges incapable d'écrire ce genre de texte, moi je le suis d'écrire un aussi beau texte que "Les confins" d'une profondeur... abyssale :-)
Publié le 15/04/2024
Étrange texte entre la litanie le merveilleux qui reflète bien les courants de pensée de notre temps, où se mêlent des désirs, des refus, des revers, et la dissolution d'un monde de bric-à-brac. Le style, étonnant, fait un lointaine écho au rondeau de Clément Marot par exemple, mais dans un autre registre poétique. Belle écriture. Francis Sicard
Publié le 16/04/2024
Merci beaucoup, François, pour la " belle écriture".Peut-être tout simplement une sorte de poésie urbaine inspirée par ce monde qui joue, sans très mauvais jeu de mots, les montagnes russes...
Publié le 24/04/2024
Les belles images comme "les gouttes de soleil"... toutes ces trouvailles éclatent sous les yeux comme autant de formes vives. Avec les rimes et le refrain, cette veste dicte son propre rythme, elle contraint à ralentir le pas pour profiter du voyage. J'aime beaucoup.
Publié le 02/05/2024
Merci Myriam ! Désolée de mon retard à répondre, je suis du genre un poil débordée... Alors je fais de tout un petit peu. c'est ce qui m'a fait me mettre en retrait car ce n'est pas satisfaisant. Bref ! je te remercie d'avoir apprécier mon texte sur la triste évolution de notre monde...
Publié le 01/05/2024
J'aime beaucoup ce texte, et on se rend tout de suite compte que rien ne va plus mais...mais, comme le dit le refrain... le texte est puissant et fort en images .. Restons quand même optimistes :-))
Publié le 02/05/2024
Ravie de te retrouver Evelyne ! Optimiste pas trop, je suis plutôt réaliste vis à vis de l'indifférence de l'humain, qui face au problème choisit de s'adapter pour le résoudre... à son niveau. Merci de ton commentaire, je vais lire tes textes dès que possible.
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