Ce matin- là, Il pleuvait des gouttes de soleil,
Des oiseaux-loups avaient planté leurs crocs dans le ciel.
Une vengeance, un défi, personne n’aurait pu dire
Comment les hommes auraient pu éviter le pire.
il y avait bien eu une première alerte
Quand un nuage ruissela de larmes de sang.
Pourtant de l’opinion des têtes très expertes,
Il s’agissait probablement d’un "acci-oxydant".
Pour ne pas se tacher, on remit une veste
Et contre les brûlures, une paire de lunettes
Puis on baissa la tête…
Le soir où la mer rougit plus que de raison
A la vue de corps dénudés, abandonnés,
On décrivit dans les journaux son émotion
Sans pour autant imaginer un vice caché.
Puis s’essoufflèrent les vents et cessèrent les marées,
Les vagues déprimèrent de plus s’enrouler,
On découvrit des crabes et des poissons noyés
Sans compter l’exode massive des crustacés.
Pour ne pas se mouiller, on remit une veste
Et pour les disparus on n’ouvrit pas d’enquête
Mais on tourna la tête…
L'épisode oublié, on vit sur "TV-chaine"
Une brebis à poils raides et deux moutons skinhead
Vanter des "aime et aime’s" pour s’adoucir l’haleine
Sans que devant l’écran on s’inquiète du remède.
Lorsque se mit à aboyer un essaim d’abeilles
Pour avoir butiné du bio-colza-génique,
On aurait du avoir le "bzzz" à l’oreille
Sur les risques encourus d’accidents allergiques.
Pour ne pas se faire mordre, on remit une veste
Politiquement correctement, on mangea les bombecs
On se rasa la tête...
L’année suivante naquit chez l’homme un spécimen
Hybride subtil entre un gars geek et une "self-fille"
La cervelle décapée des émotions humaines
Et le corps couvert d'écailles et d'esquilles.
On comprit un peu tard que cette ultime étape
Etait la suite logique d'un monde en mutation.
On condamna l'intrus aux poly-handicaps
sans poser la question : "Quelle en est la raison ? "
Pour ne pas culpabiliser et se prendre une veste
et afin d'éviter de tirer la sonnette...
On lui coupa la tête.