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Une vie comme beaucoup d’autres, peut-être…
Les Horlas, ce qu’il a porté

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Ce texte participe à l'activité : 7 jours pour tout changer

Les Horlas – Ce qu’il a porté

 

(Chapitre de clôture – Tome I)

 

Et maintenant que les grandes lignes avaient été posées, que l’essentiel avait été déposé noir sur blanc — ou du moins ce qui pouvait l’être… il le savait.

Il n’avait pas une vie comme les autres.

Et maintenant que tout avait été posé, relu, écrit,

il le savait vraiment.

 

Il avait grandi entouré de fantômes vivants.

Pas ceux des contes — non.

Des présences sans nom, sans corps, mais bien là.

Des souffles dans sa nuque.

Des absences dans les regards.

Des silences qui frappent plus fort que les mots.

 

Il les appelait aujourd’hui les Horlas.

Des êtres invisibles qui buvaient sa lumière.

Ils ne volaient ni son lait, ni son eau…

Mais ils buvaient sa vie.

 

Ils étaient partout :

dans la cuisine où l’on crie sans se voir,

dans les couloirs de l’école,

dans les dortoirs, dans les stages,

dans les voitures du dimanche.

Et parfois même, dans ses propres gestes.

 

Il était cet enfant qu’on ne voit pas.

Ou qu’on ne regarde qu’à moitié.

Celui qui comprend trop, mais ne dit rien.

Celui qui s’accroche pour ne pas s’effondrer.

Celui qui fait semblant,

parce que s’il comprenait tout, il tomberait.

 

Alors il s’est tenu droit.

Trop droit.

Comme un arbre sous l’orage,

qui ne veut pas plier de peur de se briser pour de bon.

 

Il a traversé l’enfance comme un survivant discret.

Il a appris à se taire avec élégance.

À sourire au bon moment.

À faire le clown ou le sage selon les jours.

 

Il a porté en lui une guerre dont personne ne parlait.

Et il a gagné en silence.

Pas de victoire, pas de médaille.

Juste… la vie qui continue.

 

Et aujourd’hui, il les regarde.

Les Horlas.

Ils ne le contrôlent plus.

 

Ils l’ont abîmé.

Mais ils n’ont pas eu son âme.

 

Car il est encore là.

Et eux, maintenant… il les enferme dans un livre.

 

Il ne leur tend plus la main.

Il leur tourne le dos.

Et il avance.

Vers une autre ville.

Une autre langue.

Une autre chance.

 

Vers Londres.

 

Je suis conscient que ce récit a été écrit trop vite pour le challenge de 7 jours. Il sera repris et peaufiner avec d'autres épreuves et bonheurs. Disons qu'en l'état il donne juste les grands lignes de la vie du personnage. La réécriture est nécessaire. Alors je pense qu'il reviendra dans une autre version ou le temps aura été pris pour lui donner "la grandeur"qu'il lui faut.

Merci à tous pour avoir suivi cette histoire et pour vos commentaires et soutien. Merci Léo 🙏

Publié le 19/07/2025 / 62 lectures
Commentaires
Publié le 23/07/2025
Bonjour Michel, tu as écrit ce texte pour l’atelier ? Il n’existait pas avant ? J’aime énormément la clôture de cette première partie et la présence des horlas pour donner corps et entité à ce qui devient les saboteurs de tout une vie. Et puis j’ai énormément aimé cette phrase : "Il a porté en lui une guerre dont personne ne parlait.". Tu ad le sens des formules et c’est un vrai plus. Pour les axes d’amélioration, oui effectivement, cela mériterait un développement. Mais comme je le disais à Marie-Noëlle, cet atelier ne vise pas à avoir une production aboutie ni impeccable mais de parvenir à mettre en ordre un récit et à le structurer tout en y mettant du rythme et en suscitant de l’intérêt, et les 3 textes engagés dans cet atelier y parviennent très bien. Et enfin, colle cela nécessite un peu de temps, réussir à parvenir à aller au bout pour gagner en confiance et ne pas craindre de revenir en arrière pour faire bien mieux et de façon plus ambitieuse. Ce sont des marches successives à gravir, et ce bel été est une belle main courante.
Publié le 23/07/2025
Merci beaucoup Léo pour ton retour, que je trouve à la fois bienveillant, précis et porteur. Ce texte n’existait pas avant l’atelier, non, il est né vraiment dans cette dynamique-là, un peu comme un besoin urgent de déposer les premières pierres de cette histoire. Je suis touché que la phrase sur la guerre silencieuse t’ait marqué, et encore plus que tu sentes les “horlas” comme une entité forte et parlante : c’est exactement ce que je voulais faire ressentir, donner une forme à l’indicible, à ce qui nous ronge de l’intérieur. Tu as raison, il y a encore du travail pour étoffer, donner plus de souffle, poser les jalons du récit de manière plus structurée. Mais ton image finale sur les marches successives et la main courante m’éclaire beaucoup : c’est une belle manière de dire qu’on peut avancer, même doucement, pour peu qu’on s’autorise à monter, redescendre, puis remonter autrement. Merci encore pour cette lecture attentive et motivante. Michel
Publié le 23/07/2025
Et bien chapeau alors, c’est un excellent écrit dans ces conditions. C’est dire tout le potentiel sous le coude. On poursuit !
Publié le 23/07/2025
Merci Léo, Je te recommanderai d’autres livres mais tu dois en lire tant… je les posterai ici. Je viens de découvrir un album de Sapho qui chante Barbara! C’est de toute beauté Un souffle, un soupir, une méditation discret et secrète. Juste une bougie, une ambiance tamisée et la magie opère Bonne soirée Michel
Publié le 23/07/2025
Un personnage saisissant et un récit presque à demi-mots, tout en sensibilité, mais aussi en solitude. il y a aussi cette chose inhérente à tout enfant, à tout être : se penser seul à vivre l'enfer des autres, leur morale et leur condamnation. Les autres, eux-mêmes victimes de leurs ascendants et ainsi de suite. Chaque personnage à l'intérieur d'un récit est un peu le porte-drapeau d'autres, de personnes dans la vraie vie ayant eu à subir des humiliations ou des jugements ou des regards de rabaissement ou tout autre forme d'inacceptation ... Il s'en est sorti plutôt bien, je trouve, et a eu - a - une vie peu anodine. Merci du partage de ce texte quelque peu intimiste. Sam 🍀
Publié le 23/07/2025
Merci Sam pour ce commentaire fin, généreux et profondément juste. Tu as su lire entre les lignes, capter cette parole à demi-mots, cette solitude enracinée, ce besoin d’exister malgré les silences et les regards qui jugent. Oui, tu as raison, ce personnage se pense seul, enfant dans le chaos, alors qu’il est peut-être le reflet de tant d’autres. Ta lecture me touche parce qu’elle ne cherche pas à interpréter trop, mais à accompagner, à comprendre de l’intérieur. Et cette phrase : “Chaque personnage à l’intérieur d’un récit est un peu le porte-drapeau d’autres…” est magnifique. Elle me donne envie de continuer, pour tous ceux qui n’ont pas pu parler. Merci de cœur. Michel
Publié le 23/07/2025
Merci à vous de ce magnifique texte, de ce personnage à la vie intense en sensibilité et en émotions. Vous m'avez quelque peu ébranlée et j'ai très envie de vous répondre à ma manière avec un récit qui concerne un ami proche parti très tôt ... Surtout, écrivez ! Amitiés, Sam 🍀
Publié le 23/07/2025
Chère Sam, Votre message m’a profondément touché. Savoir que mes mots ont réveillé un souvenir, une émotion, un lien… c’est bouleversant, et précieux. J’ai écrit avec mon cœur. Et je sens, à travers votre réponse, que le vôtre bat encore pour cet ami trop tôt parti. Je suis encore sous la pluie, vous savez… Une de ces pluies intérieures qui lavent doucement. Merci à vous. Et oui, écrivons encore, chacun à notre manière. C’est une façon de ne pas les oublier. Bien à vous Michel
Publié le 24/07/2025
Cher Michel, les pluies intérieures régulières sont bénéfiques. Alors qu'il pleuve :) Mon ami a eu un vécu proche de celui de votre personnage, mais beaucoup moins de chance et de résilience. Parti à la trentaine, dans le silence, entouré de faux-culs ... Il pesait 15kg ... Alors qu'il voulait aimer et vivre. Bien à vous, Amitiés, Sam 🍀
Publié le 24/07/2025
Cher Sam, Merci pour vos mots, qui tombent comme une pluie douce sur mes pensées. Ils résonnent fort. Je suis bouleversé par l’histoire de votre ami, tant de douleur, de silence, de solitude, et pourtant ce désir d’aimer et de vivre… Cela me touche profondément. Je pense à lui, et je pense à tous ceux qu’on ne voit pas, qu’on n’entend pas, qu’on juge sans savoir. À ceux qui auraient tant eu besoin d’un regard vrai, d’un mot tendre, d’un peu de place dans ce monde trop bruyant. Je vous remercie de tout cœur pour ce partage. Il m’accompagnera longtemps. Avec toute mon amitié, Michel 🍀
Publié le 24/07/2025
A très vite, cher Michel 🍀🍀🍀
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