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Les Horlas – Ce qu’il a porté
(Chapitre de clôture – Tome I)
Et maintenant que les grandes lignes avaient été posées, que l’essentiel avait été déposé noir sur blanc — ou du moins ce qui pouvait l’être… il le savait.
Il n’avait pas une vie comme les autres.
Et maintenant que tout avait été posé, relu, écrit,
il le savait vraiment.
Il avait grandi entouré de fantômes vivants.
Pas ceux des contes — non.
Des présences sans nom, sans corps, mais bien là.
Des souffles dans sa nuque.
Des absences dans les regards.
Des silences qui frappent plus fort que les mots.
Il les appelait aujourd’hui les Horlas.
Des êtres invisibles qui buvaient sa lumière.
Ils ne volaient ni son lait, ni son eau…
Mais ils buvaient sa vie.
Ils étaient partout :
dans la cuisine où l’on crie sans se voir,
dans les couloirs de l’école,
dans les dortoirs, dans les stages,
dans les voitures du dimanche.
Et parfois même, dans ses propres gestes.
Il était cet enfant qu’on ne voit pas.
Ou qu’on ne regarde qu’à moitié.
Celui qui comprend trop, mais ne dit rien.
Celui qui s’accroche pour ne pas s’effondrer.
Celui qui fait semblant,
parce que s’il comprenait tout, il tomberait.
Alors il s’est tenu droit.
Trop droit.
Comme un arbre sous l’orage,
qui ne veut pas plier de peur de se briser pour de bon.
Il a traversé l’enfance comme un survivant discret.
Il a appris à se taire avec élégance.
À sourire au bon moment.
À faire le clown ou le sage selon les jours.
Il a porté en lui une guerre dont personne ne parlait.
Et il a gagné en silence.
Pas de victoire, pas de médaille.
Juste… la vie qui continue.
Et aujourd’hui, il les regarde.
Les Horlas.
Ils ne le contrôlent plus.
Ils l’ont abîmé.
Mais ils n’ont pas eu son âme.
Car il est encore là.
Et eux, maintenant… il les enferme dans un livre.
Il ne leur tend plus la main.
Il leur tourne le dos.
Et il avance.
Vers une autre ville.
Une autre langue.
Une autre chance.
Vers Londres.
Je suis conscient que ce récit a été écrit trop vite pour le challenge de 7 jours. Il sera repris et peaufiner avec d'autres épreuves et bonheurs. Disons qu'en l'état il donne juste les grands lignes de la vie du personnage. La réécriture est nécessaire. Alors je pense qu'il reviendra dans une autre version ou le temps aura été pris pour lui donner "la grandeur"qu'il lui faut.
Merci à tous pour avoir suivi cette histoire et pour vos commentaires et soutien. Merci Léo 🙏