Vernis de sang

Dans un tiroir ganté de velours cramoisi Un ruisseau de brillants sertis d’or et d’argile Renaissant de la nuit comme sous un strigile Enroule le soleil autour d’un mot choisi.   Quelques gouttes de lune à l’odeur de moisi Ruissellent sur…

Dortoir d'étoiles

Des fleurs de céramique et des plaques de rouille Rongent à leur couleur les mares de grés noir Que les oiseaux parfois picorent dans le soir Comme des graines d’or sous un terreau de houille.   Les branches d’un cyprès dans un bout de quen…

Champs de massacre

Sous la poudre des mots se glisse un angelot Dont les mains de saphir creusent l’incertitude De recopier le temps par peur de l’habitude Pour que chante la voix d’un lointain camelot.   Traînant dans sa mémoire un pas et son grelot Le sol…

Vision de ladres

En creusant le soleil d’un cri de mandoline L’homme vêtu de sel étend la siccité De sa peau de serpent à la férocité De son regard privé d’une larme orpheline.   Sur un tapis de feutre une ombre d’opaline Dessine des hasards dont la lubri…

Astre en fusion

Portant sous son manteau le livre de la mort Le philosophe avance au cœur du sanctuaire Comme un pèlerin nu devant le Saint Suaire Le regard foudroyé par un éclat du sort.   Une voile brûlée aux amarres du port Entoure de son lin l’âme d’…

"Si… Tu seras un homme, mon fils" de Rudyard Kipling

Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir, Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties Sans un geste et sans un soupir ;   Si tu peux être amant sans être fou d’amour, Si tu peux être fort sans c…

La croisée des chemins — Extrait—

Un matin d’été au Maroc, Casablanca, fin Août 2001. La rentrée littéraire française bat son plein également dans les librairies marocaines. L’héroïne de 18 ans achève ses vacances chez son père et vient d’acheter un nouveau livre au coin de la rue. U…

Gare du Nord

Mon train arrive à Bruxelles-Nord trois minutes trop tard ! La correspondance pour Ostende se barre sous mon nez ! Ce n’est pas vraiment un scoop, les retards ferroviaires, mais aujourd’hui, le contraire m’aurait arrangé. Forcément, le prochain train…

Tous les espoirs sont permis.

                         Qui a dit que le bel âge, c’était dix-huit ans ? À dix-huit ans, t’es paumé, tu doutes de tout. Tu ne sais plus où tu vas ni qui tu es, alors que la veille, vers douze ou treize ans, tu n’étais que certitude solaire. Rien n…

« Terrasses » de L. Gaudé, une vision bourgeoise, étriquée et consensuelle des attentats de 2015.

               Le grand, l’immense, le Goncourt Laurent Gaudé vient d’écrire « Terrasses » ! C’est scandaleux, je vais parler du bouquin sans l’avoir lu, n’en ayant entendu que des extraits justement et donc pompeusement déclamés dans la grande salle…