Invoquer les termes liberté/responsabilité pénale n'implique pas de cautionner le système pénitentiaire, son fonctionnement ou ses conséquences. Je ne cherche ni bons ni méchants, je n'y ai jamais cru. Enfin, être jugé responsable de ses actes, pour moi c'est simplement assumer ses actes quitte à le regretter./ Par ailleurs, je pense que par mon travail, je fais assez à mon niveau pour agir sur les causes et changer la donne (et là aussi j'utilise un argument ad hominem). Enfin parmi ceux que je croise qui ont des VDM, tous ne passent pas à l'acte: c'est toujours multifactoriel. Cependant, ma réponse porte uniquement sur le livre: je ne sais rien sur cet auteur à part ce que tu en dis mais comme tout le monde il choisit d'être auteur, de vouloir être lu et de publier et d'écrire ce qu'il écrit + de participer à la promotion de son livre tel qu'il le fait. Or, c'est mon choix de lectrice de n'avoir pas envie de le lire: j'ai d'autres livres dans ma PAL qui m'intéressent et m'épanouiront davantage que cet extrait ne le laisse à penser. Bon dimanche.
On retrouve un de tes thèmes de prédilection à travers la dualité. Entre ombre et lumière, éphémère et éternité. Une forme de calme et de gravité à la fois qui offre au poème une belle dimension mélancolique. Sensible et beau, merci Francis Etienne.
Où tout se meure sans jamais totalement disparaître. Ton poème par sa part de mystère, fascine et questionne sur les parts d’ombres inhérentes à chacun. Merci Francis Etienne pour cette très belle contribution.
Bonjour,et merci Myriam pour ton commentaire. Comme tu le verras dans de futur textes, Marcel aimait bien mettre une pointe d’absurde à des moments inattendus, à plus tard.
Je voudrais revenir sur "Si ce n'était pas le cas, ça impliquerait d'enlever la responsabilité pénale à un meurtrier." Et lorsque la responsabilité est établie, que fait-on en France et en Belgique ? On punit le reconnu responsable en le faisant vivre dans des conditions parfaitement indignes, des conditions qui bien sûr ne le transformeront pas en humaniste. Non seulement c'est parfaitement inutile et dégradant, mais c'est aussi coûteux. C'est d'ailleurs le système le plus coûteux. En Scandinavie, plutôt que de regarder le passé du condamné, on regarde son futur. Comment gérer cette personne qui a commis un crime ? Comment préparer son autonomie et son retour en société ? On ne va pas le punir, mais l'installer dans un autre milieu où il devra se développer, travailler ou étudier et pourra voir, sans limitation, ses proches et sa famille, tout cela dans des prisons ouvertes (c'est un peu plus compliqué dans la pratique mais c'est l'idée). La différence ? 28% de récidive là-bas contre 53 ici. Ce taux correspond à un seul type de crimes (vol et recel) mais globalement le taux de récidive est toujours inférieur là-bas qu'ici. Pourquoi ? Pourtant ce sont des criminels, des méchants qui avaient le choix. Simplement là on a compris et on applique l'idée, somme toute assez logique, que ce n'est pas l'homme qui est bon ou mauvais, à faire le bien ou le mal, c'est une suite de circonstances, dont notamment le milieu criminogène, qui ont amené des effets. ;-) Si on change les causes, on change les effets et on désamorce le système. En France et en Belgique, on transforme les prisonniers en haine concentrée. J'en sais quelque chose, mon beau fils est en préventive depuis le mois d'octobre, visites limitées, arbitraire total, changement de régime carcéral sans justification, etc.
"Chacun fait de son mieux ok". Cependant, pour moi, je te l'ai dit, les circonstances n'expliquent pas exclusivement les comportements. Il y a des circonstances atténuantes mais on demeure libre et responsable de ses actes. Si ce n'était pas le cas, ça impliquerait d'enlever la responsabilité pénale à un meurtrier, un homme qui tue sa femme parce que les circonstances expliqueraient que. En clair, il y a une justice qui tranche coupable ou pas. Avoir de la sympathie pour des figures du bien traditionnel érigées en saint, c'est banal mais avoir de la sympathie pour des gens qui font le mal me semble le négatif du même stéréotype en blanc et noir désolée. Si tu regardes le parcours de Lacombe Lucien (excellent entre Louis Malle/Modiano déjà dès 74) on voit bien que les trajectoires sont floues et indécises jusqu'à l'instant du choix: notre liberté. C'est un peu Valjean face à Monseigneur Myriel avec les chandeliers. Il fait un choix à un moment. Là, chez l'auteur dont tu parles: il y a un choix d'écrire comme il le fait, de vouloir être lu et de parler de soi en public: c'est un acte délibéré de vouloir publier. C'est acte délibéré de vouloir lire aussi: on est libre de lire "oui" ou "non". Là pour moi, ça reste "non" en fonction de l'écrit qui ne me donne aucune sympathie pour le narrateur.
C'est l'un de mes chevaux de bataille : "Chacun fait de son mieux". Les circonstances expliquent les comportements. Ce jeune homme qui parle de la mère de sa cousine comme il en parle, on sent très bien qu'il a un très gros découvert affectif. Ce n'est pas tout le monde qui va s'emporter sur un gamin de 2 ans parce qu'il a été privilégié par sa soeur. L'auteur dit un mot de la source du malêtre de N mais juste un mot. Très habilement, il explique sans justifier, sans misérabilisme aucun. J'ai notamment aimé ce livre parce que personne n'est blanc ou noir contrairement à "Terrasses" de Laurent Gaudé. ;-)
Charmante utopie et réécriture cocasse de la genèse. Je dis réécriture car je vois "compote de pomme" qui m'amuse beaucoup. En revanche, il y a plein de façon de décrire l'âge d'or ou le face à face des coeurs donc j'imagine que l'allusion à l'Ancien Testament a été choisie.
Ok, désolée mais moi ça ne m'a pas donné envie de le lire. Oui, on m'a dit qu'il fallait séparer l'homme de l'auteur. Il y en a qui sont insupportables quand ils parlent mais le pire, c'est qu'ils écrivent. Même l'extrait je n'aime pas. C'est peut-être parce que je pratique des "petits cons" lanceurs de pâtes à modeler et des vieux lanceurs involontaires de yaourts et ces chères personnes sont toutes dans mon coeur. Le RIP envoyé à la mère de la cousine réduite à son rôle de faiseuse de "purée extraordinaire" me flanque la gerbe parce que ça ne peut venir d'un colossal manque de coeur ou d'une âme mesquine. Bref, imagine 200 pages sans tendresse comme ça... la torture, qu'irais-je faire dans cette galère? Trajectoire exemplaire loin de mon coeur donc...
J'aime vos poésies et j'ai envie de lire votre livre. Cependant, peut-être Léo répondra mieux que moi mais il semble qu'autres choses soient prévues pour le mois prochain. De mon côté, c'est tout à fait possible évidemment.
La solitude et le silence de la rue qui malmène jusqu’à ôter la vie, que seule l’aboiement lointain saurait dénoncer. Il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veux pas voir, autant qu’il n’y a pas plus froid qu’un cœur qui ne saurait aimer, ou qu’une âme qui ne saurait compatir. Ton poème très cher Francis Etienne est le porte-voix de l’indicible.
Bonsoir Myriam, voudriez-vous que je vous envoie un exemplaire de ce livre gratuitement ?, Seuls les frais de port (autour de huit euros), serait à votre charge.
Cordialement,
F. Étienne
"La poésie est l’art de trancher le silence
En touchant du regard le bord de l’univers"
C'est somptueux. L'ami Yor Pfeiffer disait dans un podcast "Tout ce qui ne s'écrit pas s'imprime... et j'ai crié et j'ai crié et j'écris et... L'écriture, et plus encore la poésie sont l'alchimie de nos sociétés contrariés, pouvant transformer le plomb en or. Bonne nuit;
Les mots sont rudes et ne nous laissent aucun répit, certains valent beaucoup, comme un grain d'or comme tu le dis si bien. Un seul grain d'or peut effacer des dunes entières de vacuité. Un seul grain d'or et c'est la vie toute entière qui surgit. Les poètes sont la conscience du coeur et les témoins de l'Humanité dans ce qu'elle a de plus touchant. Merci Francis Etienne.
Je suis d'accord avec Myriam, on n'est pas obligé de lire des livres qui ne nous plaisent pas et encore moins d'en parler si ça n'a aucun intérêt. Tant d'excellents livres méritent la lumière.
Joker. En lisant l'extrait, j'ai l'impression que voir le monde sous un jour odieux permet d'écrire un roman. On ne fait pas de littérature avec de bons sentiments mais avec des mauvais non plus. Autant ne rien écrire. Je viens de lire deux bouquins nuls que je ne commente pas, j'essaye de ne partager que ce que j'aime (le reste, bah, je fais mine de ne rien voir).
Je préconise des cupcakes ou une partie de scrabble. Tu peux aussi tenter les échecs: "j'ai bougé un fou". 5 minutes plus tard: "ah". Contrairement à Léo, je ne produis aucun commentaire sur l'état éthylique de notre auteur. Je ne suis pas une fille "catégorie Bukowski" (je ne m'y connais pas assez comme la fille de la chanson de Delerm) mais ça me semble trop contemporain pour être du Cioran. C'est difficile la surenchère du stade esthétique, courage.
Mais oui, j'ai déjà lu ce texte... Nous en avions discuté. "Mort certaine, heure incertaine". C'est notre lot à tous. Si on considère nos qualités (mémoire, jolie écriture, jolie frimousse etc...) comme des emprunts, nous savons d'entrée de jeu que nous devrons les rendre à la fin de la partie comme les livres de la bibliothèque. À vrai dire, nous les rendons au fur et à mesure avant le départ quel que soit le moment du départ... nous laissons d'abord partir notre jeunesse puis notre santé... aussi ce n'est jamais ni trop tôt ni trop tard pour un départ, les anciens se posaient moins de questions. On ne raisonne pas sur l'impossible car on ne choisit pas (ou alors c'est un autre sujet). Si nous pratiquons chaque jour l'art de nous défaire de ce qui fait notre gloire, nous devrions agir en adulte au moment du départ avec la grandeur d'âme d'un Socrate: j'admire sa modestie depuis ma lecture du Phédon. À bientôt. :-)
Oui, mais l'instant ! C'est l'instant qui compte. Partir trop tôt, on ne sait pas ce qu'on rate, partir trop tard, c'est gâcher ce qu'on avait pu construire.
On n’échappe jamais à soi-même et encore moins à la mort, l’âge c’est le temps qui nous insulte en silence. Il n’y a que les mots qui semblent éternels.
Il y a comme la fin d’un cycle, la nécessité, de gré ou de force, de sauver le temps qui reste de ce qui s’est écoulé presque inutilement. Tout l’artifice du maquillage, tout le bruissement des pages qui filent, tout le vertige d’un précipice, toutes les flammes d’une vie qui ne s’est que trop consumée… ce satané temps aura raison de tout, et de chacun. Merci Francis Etienne pour ce très beau poème.
Un bien joli défilé de haute-bouture :-) Il n’y a pas plus réjouissant et magnifique spectacle que la nature magnifiée par la force évocatrice de la poésie. Merci du partage Francis-Etienne.
Je vois "la main du ciel suspendue à l'orage" à l'oeuvre dans les "volutes de feu traversant les buissons" et dans le buisson ardent se trouvent des "plumes de cendres" assez noires pour rompre les miroirs ou les tessons. J'imagine une scène iconoclaste d'une époque assez sombre, soit les guerres de religion -avec les statues des églises jetées à terre- soit 93 avec le même vandalisme. Quelle puissance temporelle se cache derrière "une tour de bois blanc et de grands écussons"? Nous rencontrons le train de grands rois mais pas les mages cette fois-ci de "riches sultans assoiffés de servage ". Ils sont inquiétants à insister sur "la vertu du cirage"puisque j'ai l'impression d'entendre le tocsin à la fin de ce texte "des grappes de cristal tintent dans la paroisse où se perdent des mots qui racontent l'angoisse". J'apprécie beaucoup la vertu de cette femme qui se lève pour marcher en souriant vers son destin: une figure lumineuse sans doute.
Hello! Merci d'avoir pris le temps de lire ce texte fort long. C'est un extrait réécrit pour la cause de l'écriture en miroir. Il y a à mon sens trop de détails dans ce réveil matinal pour permettre la moindre intensité, tout est au service de l'effet de miroir qui dilue tout, je le sens assez comme toi en le relisant. Sur un autre plan, je t'espère bien rétabli et en meilleure forme! À très bientôt. :-)