Cher Léo, merci encore une fois pour ta sensibilité au texte et surtout pour l'analyse que tu en fais, qui encore une fois est magnifiquement ressentie. Le château fort tient une place particulière dans beaucoup d'univers et bien entendu dans le mien aussi. Il est à la fois le lieu du pouvoir et du luxe, de la puissance et du progrès et du rêve et de la souffrance. Par définition le château fort est un monde clos ou du moins qui se clôt devant un danger. Il se replie sur lui-même. Il ressemble assez aux Bernard Lhermitte dans l'océan nous régale du spectacle. Jeune, je passais tous les étés au bord de la mer dans le Languedoc et la plage était un terrain de jeu inouï non seulement pour la liberté du corps et de l'esprit qu'elle nous offrait mais aussi par le foisonnement de la vie que je découvrais à travers un masque en plongeant sous l'eau pour y découvrir de nombreuses créatures, étranges et mystérieuses, comme les crabes, les coquillages, et même les poissons qui m'entouraient de leur féerique beauté. Le Languedoc est aussi une région dans laquelle de nombreux châteaux médiévaux, souvent en ruine, attiser mon esprit de légendes que je lisais avidement dans ces textes qui parlaient des cathares, dés armées du roi, des châteaux forts qui tombaient ou des nobles qui versaient leur sang pour défendre leur bastion de paix. Il en reste de très nombreuses traces dans mon écriture. Aujourd'hui, je trouve que j'ai eu beaucoup de chance à pouvoir vivre cette enfance, dont aujourd'hui encore j'extrais de merveilleuses images. La peur et le doute sont aussi des sentiments de l'enfance, dont l'homme grandissant apprend à enfouir au plus profond de lui-même la réalité, peut-être au mépris de l'être qu'il a été, enfant. Cher Léo merci encore de tout cœur, deux lignes de toi font jaillir de moi un long paragraphe d'intimes souvenirs et d'interminables réflexions. Merci encore. Cordialement, F. Étienne « l'enchanteur » Une rose d'argent couverte de rosée Embrase le regard d'une murène osée.
Cher Léo, ah ! que ce terme « d'enchanteur » me trouble ! Il me rappelle bien entendu Merlin et son monde féerique qui a traversé la Bretagne et le monde entier de son ombre mystérieuse et bienfaitrice. Il est bien vrai que la poésie est une véritable baguette magique. Il suffit de poser un mot sur sur un morceau de monde pour ouvrir une fenêtre sur des terres inexplorées, dont le poème rapporte un récit. Cela ressemble un peu à ces récits d'explorateurs qui dans le temps découvraient des mondes totalement ignorés de la plupart des de ces contemporains et dont les descriptions, même parfois assez imprécise, ravissez leur cœur, comme si à travers eux on pouvait entrer dans l'univers du rêve sans reproche. Je relisais dernièrement des textes de l'écrivain grec Lucien dont la fantaisie débordante conduit le lecteur dans une autre réalité que la sienne, réalité à laquelle il trouve un immense plaisir d'accorder son crédit. Toute la poésie n'est autre qu'un univers d'enchantements et de beauté. Et tu as bien remarqué que c'est à travers : « de sonorité plaisante » que l'envoûtement commence car c'est par la musicalité, ou la musique des mots, que la charmeur jette son sort. N'oublions pas «le joueur de flûte de Hamelin»...Ainsi cher Léo, portant désormais le titre d' « enchanteur » je termine ces quelques lignes par ce sort : « Sous un voile fragile aux lèvres de la nuit le poète a gouté le bonheur qui séduit.». Merci encore de tout cœur, merci vraiment. Cordialement, F. Étienne « l'enchanteur. »
Cher Léo, je suis extrêmement touché par ta qualité. Tu envies ce promeneur, comme lui tu aimerais contempler « l'étendue de mon monde de l'intérieur ». Mais n'es-tu pas déjà entré à de nombreuses fois à l'intérieur de ce monde-là et n'as-tu pas déjà contemplé de l'intérieur l'âme du poète que je suis ? Et bien sûr je t'ouvre presque à chacun de mes commentaires les portes de mon esprit et parfois de mon cœur, sachant que la confiance que je te porte est un lien qui m'autorise à épancher quelques mots, que je garde secrètement comme une offrande sacrée pour les rares êtres, qui comme toi, ont croisé mon écriture, et qui ont trouvé dans sa surabondance « l'ordre, le luxe et la volupté ». On a en effet quelquefois comparé, à mon sens d'une façon exagérée, mes textes à ceux de Charles Baudelaire. Je pense, que c'est surtout à cause de mon choix du sonnet, qui était la forme d'expression choisie aussi par Baudelaire. Il va de soi que ce rapprochement n'a jamais traversé mon esprit ! Je suis ravi que tu es trouvé cette magnifique formule : « ondulé entre la plénitude totale et le danger qui couve ». Elle correspond exactement à ce que je ressens en écrivant car : « le trop-plein qui s'écoule dans la clepsydre » est bien la pâte brute de ma matière poétique, que je travaille au ciseau de la composition si stricte du sommet. Merci encore de tout cœur cher Léo et entre, je t'en prie, à l'intérieur de mon monde, pour y puiser la toute-puissance d'une vie intense et toujours menacée par le danger de lasser le lecteur. Très cordialement, F. Étienne. Dans le miroir des mots je vois parfois l'image d'un chevalier allant à côté de son page.
Les yeux remplis de ciel… je suis resté figé là pour des siècles et des siècles tant c’est beau. Tout prête au recueillement et à la paix des âmes, généreusement ponctué par une strophe sucrée. Flotter et s’en remettre à la beauté, un bien bel échappatoire. Merci Francis Etienne.
Un poème mystérieux et sombre nourrit par un passé et une gloire déchue. Aucun château fort n’est imprenable là où le cœur des Hommes doute et s’en remet à ses peurs. C’est puissant.
Ce poème est plein de sonorités plaisantes qui envoûtent et sème la fantaisie jusqu’au plus sérieux des connétables. La poésie c’est parfois comme une baguette magique défectueuse qui livre d’inattendus sorts qui émerveillent au possible. Merci à toi Francis Etienne l’enchanteur.
“ nous avons le devoir de découvrir qui nous sommes avant que d’autres nous l’imposent”, j’ai beaucoup aimé. Tu as une vraie facilité à écrire et surtout décrire cette jeunesse en proie aux doutes, entre légéreté et gravité. Je n’ai pu m’empêché de penser à à ton histoire très réussie également du Sunset Palace, car derrière les gamineries, il y a surtout des gros sujets qui sont abordés, et une nouvelle fois et c’est tant mieux, sur l’invisible violence des mots et du jugement de l’autre. A suivre, merci.
Il y a le promeneur qui contemple l’étendue de ton monde, de l’intérieur, et je l’envie. Car il est fascinant d’onduler entre la plénitude totale et le danger qui couve, c’est le tout plein de vie qui s’écoule dans ta clepsydre poétique. Merci Francis Etienne.
Vive l’immaturité car comme tu le soulignes si bien, ce sont souvent celles et ceux en politique qui devraient être le plus sérieux du monde, qui sont pourtant tristement risibles. Ton entame m’a fait pensé à Raymon Devos sur le rien, ça m’a bien fait sourire. À plus tard.
Faut-il graisser les godillots? La question de Weil me semblait d’actualité brûlante déjà il y a deux ans. Là c’est Souvenirs d’un européen que j’ai relu plus récemment. Le moment où déjà plus âgé, le narrateur se trouve Place Saint Marc: il voit passer un groupe de jeunes en godillots qui la traverse au pas de course en hurlant des chants. Ils étaient jeunes ceux-là aussi. Est-ce une question d’âge? Les idées ont elles un âge ou bien les questions restent-elles les mêmes? A bientôt.
Faut-il graisser les godillots? La question de Weil me semblait d’actualité brûlante déjà il y a deux ans. Là c’est Souvenirs d’un européen que j’ai relu plus récemment. Le moment où déjà plus âgé, le narrateur se trouve Place Saint Marc: il voit passer un groupe de jeunes en godillots qui la traverse au pas de course en hurlant des chants. Ils étaient jeunes ceux-là aussi. Est-ce une question d’âge? Les idées ont elles un âge ou bien les questions restent-elles les mêmes? A bientôt.
Faut-il graisser les godillots? La question de Weil me semblait d’actualité brûlante déjà il y a deux ans. Là c’est Souvenirs d’un européen que j’ai relu plus récemment. Le moment où déjà plus âgé, le narrateur se trouve Place Saint Marc: il voit passer un groupe de jeunes en godillots qui la traverse au pas de course en hurlant des chants. Ils étaient jeunes ceux-là aussi. Est-ce une question d’âge? Les idées ont elles un âge ou bien les questions restent-elles les mêmes? A bientôt.
Merci pour ta lecture. Je veux raconter les histoires de Sara pour un petit garçon de 11 ans qui se débat avec des questions compliquées dès sa fin de CM2. Au rythme où j’écris il aura 14 ans bientôt. Les références aux trouvailles, aux films à la musique aux virées sur tiktok sont celles qu’il me rapporte. Si malgré la longueur et les références ado que je ne maîtrise pas de première main, cet extrait t’as parlé, je suis contente. Je vais lire tes textes.
J'aime beaucoup ce texte qui nous rassemble encore Myriam. J'ai d'abord noté ton " jolie garce". Je ne sais pas si tu avais lu mon texte "Le dragon de Komodo". Elle en est la protagoniste. C'est intéressant de voir ici que mon point de vue d'homme sur la question rejoint le tien.
Ensuite il y a cette phrase "En tout cas, nous n’aurons pas quatorze ans toute la vie : nous avons le devoir de découvrir qui nous sommes avant que d’autres nous l’imposent. Cet été pourra changer notre avenir : dans dix ans nous ne serons plus les mêmes." Elle m'a rappelé le thème que j'ai développé dans "Ambre gris", l'impact de notre adolescence et notre capacité de résilience face aux diktats sociales.
J'ai aussi beaucoup aimé ce moment où les filles se parlent dans le noir. Tu aurais pu m'emmener plus loin encore, je crois. On se rappelle tous ces moments où on parle tout bas dans le noir, joie de la résistance envers l'autorité.
;-)
Cher Léo, merci pour cette confidence sous ce poème. L'écriture parfois reflète nos plus profonds désirs, auxquels nous accordons un peu plus de place dans notre vie quotidienne remplie de devoirs, de besoins, ou tout simplement d'ennui. Je suis persuadé que chacun en cultive au plus profond de soi, une sorte de rêve de bonheur, dont la principale matière est l'espoir. Cela est très différent du désir et cela ressemble beaucoup plus à la contemplation poétique du bonheur. J'ai beaucoup aimé ton expression : « le grand huit des sentiments harnache de sa sangle d'or le plus facétieux des espoirs. » Quelle délicate sensibilité à la richesse de la langue que d'exprimer ainsi une réalité que rien ne saurait décrire sinon la suite de ces mots ! Il y a là l'expression d'une remarquable attention au poids de mot. Et merci aussi pour ta joyeuse découverte de « l'alacrité » dont tu sembles me remercier comme d'un précieux cadeau ! Il faut parfois aller dans les placards pour y trouver de vieux chapeaux dont le charme nous enchante, comme si les posant sur notre tête nous quittions le temps avec une autre élégance. Merci encore Léo. Très cordialement, F. Étienne. On égrène parfois des rumeurs de cymbales Comme on boit le satin de nos vieilles timbales.
Cher Léo, c'est moi qui dois te dire un grand merci ! Oui la poésie est l'art de gribouiller l'enfance, on n'y retrouve cette extraordinaire faculté de s'émerveiller devant le monde que l'on découvre. Un enfant joue avec une feuille ou un cailloux sans même en reconnaître l'identité. L'objet devient uniquement un support à son imagination, qui a cet âge, ne peut rien concevoir qui ne sorte de son imagination, car la découverte et la connaissance du monde vient assez tardivement dans l'évolution de sa personnalité. Et curieusement, plus il grandit, plus il choisit la connaissance à l'imagination. Or la poésie, comme peut-être beaucoup d'autres formes d'art, est un des rares moyens de retrouver le plaisir de l'imagination de nos enfances. Alors, comme tu le dis très bien : « vivre et contempler avec les yeux de poète pour ne pas perdre une miette » . Comme je suis très heureux de partager, en particulier avec toi, c luxe de la vie, car tu es instinctivement un enfant qui joue avec les mots, comme on peut jouer avec des cubes, des mécanos, ou des lego ! Merci encore une fois Léo. Cordialement, F Étienne. Un ange au paradis joue à saute-mouton Sur un nuage assis sur un bout de coton.
Cher Léo, merci encore pour ton commentaire dans lequel tu soulignes avec justesse « l'opportunisme et les audaces » des mots. Il est bien vrai que les mots sont des couleurs, que l'on peut faire varier à l'infini, en les mélangeant, en les opposant, ou tout simplement en les mettant en valeur l'éclat. Le cinéma travaille exactement de la même façon mais avec des images. Selon l'angle sous lequel on présente une situation, un objet, un personnage, un détail, un récit se construit. Et le cinéma qui recherche l'esthétisme, comme par exemple celui de Luchino ou Visconti, ou de Joseph Losey, fabrique un discours poétique qui comme tu le dis « nous soustrait des convenances et de la nuit ». Je pense en particulier à « Mort à Venise » ou à «The servant ». Et ainsi on peut diversifier la vision poétique du monde, jusqu'à l'extrême, comme par exemple dans l'univers de Hitchcock. Le récit toujours mystérieux et dramatique est chez lui constamment soutenu par de la poésie. Voilà donc encore une belle réflexion que tu m'autorises et je t'en remercie. À tout de suite. Cordialement, F. Étienne. Le seul souffle des mots attise dans les cœurs Les parfums enivrant de suaves liqueurs.
Cher Léo, merci beaucoup encore une fois pour ce joli commentaire, qui fait de la poésie « une gardienne des clés ». J'aime beaucoup cette expression, qui relie l'écriture poétique à la mythologie, dans laquelle la poésie est toujours représentée par une muse. Elle est, qui plus est, omniprésente depuis le début de l'humanité j'imagine, ou du moins depuis le début du langage. Et c'est toujours un mystère qui habite en nous, tous, car quelque soit la forme de la poésie, elle répond à un besoin de beauté. Elle est directement liée à la musique et souvent elle lui a été associée sous diverses formes, dont la plus récente bien entendu est la chanson. Le courant français le plus connu est certainement celui des troubadours, mais on pourrait également citer la tragédie grecque, dont les choeurs étaient chantés, ou la psalmodie du Moyen Âge catholique. Et il est indiscutable que la musique que la poésie crée ressemble à de la musique et que comme tu le dis : « les notes restent gravés à tout jamais. » Merci encore pour me donner l'opportunité de bavarder avec toi autour de ces textes. Cordialement, F Étienne . Sous l'or en fusion d'une branche de ciel Le soir mèle son sang au feu d'un arc-en-ciel
Cher Léo, merci beaucoup encore une fois pour ce joli commentaire, qui fait de la poésie « une gardienne des clés ». J'aime beaucoup cette expression, qui relie l'écriture poétique à la mythologie, dans laquelle la poésie est toujours représentée par une muse. Elle est, qui plus est, omniprésente depuis le début de l'humanité j'imagine, ou du moins depuis le début du langage. Et c'est toujours un mystère qui habite en nous, tous, car quelque soit la forme de la poésie, elle répond à un besoin de beauté. Elle est directement liée à la musique et souvent elle lui a été associée sous diverses formes, dont la plus récente bien entendu est la chanson. Le courant français le plus connu est certainement celui des troubadours, mais on pourrait également citer la tragédie grecque, dont les Choreus étaient chantés, ou la psalmodie du Moyen Âge catholique. Et il est indiscutable que la musique que la poésie crée ressemble à de la musique et que comme tu le dis : « les notes restent gravés à tout jamais. » Merci encore pour me donner l'opportunité de bavarder avec toi autour de ces textes. Cordialement, F Étienne . Sous l'or en fusion d'une branche de ciel Le soir mêle son sang au feu d'un arc-en-ciel
Lorsque le beau fait un bout de chemin avec la tristesse alors tout semble conspirer à s’accorder un nouveau souffle et une nouvelle chance. Le grand huit des sentiments, harnache de sa sangle d’or, le plus facétieux des espoirs (je suis ravi et enchanté d’avoir croisé la route de l’alacrité qui m’était jusqu’alors inconnue). À plus tard Francis Etienne.
Que les notes emplissent les cœurs de chacun et leur procure un peu de réconfort. L’art est un échappatoire qui n’a pas de prix… riche est celui qui s’en nourrit et sourit.
Nouveau drame devenu un nouveau symbole moderne d’un racisme d’une autre époque et pourtant, tout semble s’accorder pour que demain soit toujours plus honteux et violent, le monde vacille.
“La poésie est l’art de gribouiller l’enfance”, j’aime énormément ce renversement qui offre dès ses premiers mots un magnifique voyage en arrière, insouciant et tonitruant comme peuvent l’être les de la vicissitudes de la vie, jusqu’au dernier sommeil. Vivre et contempler avec des yeux de poètes pour ne pas en perdre une miette et ne rien regretter. Nouveau grand merci Francis Etienne.
Ce blanch!ment final est une nouvelle page blanche pour offrir aux mots un nouveau terrain d’expression. C’est ce que j’aime des mots, leur opportunisme et leur audace, toujours prêts à planter de nouveaux décors pour nous soustraire des convenances et de l’ennui.
Les injustices, les incertitudes et la peur amènent au sentiments de colère et de vengeance, oubliant que cela ne donne jamais de bonnes choses. C’est profondément triste…