Pour ton retour. Et ta lecture qui souligne, et perçoit les détails. À l’aube d’une vie nouvelle, oui, et d’un même désir d’un temps moribond. Je voudrais juste ajouter qu’aujourd’hui, cette violence parfois des mots - j’en suis consciente, n’a pas toujours le même sexe :)
Au moment des derniers mots, j’avais la gorge nouée. Auteure lectrice arrière-grand-mère ou narratrice. Je ne savais plus vraiment. Un ami, prof de litt anglaise m’a dit – ça fait un moment déjà : “Tu écris avec ton cœur. Avec tes tripes aussi. Attention ! “ J’y pense souvent :)
Merci je suis très touchée par votre analyse de ce texte. En effet l'étonnement et l'indignation de la jeune fille en lisant ce journal prouve que depuis les choses ont changé et que tout cela appartient au passé. Espérons donc qu'il en sera ainsi d'ici la.
Merci encre
Bonjour Vickie,
Je tente à nouveau de laisser un commentaire après un échec informatique.
Merci beaucoup pour ta participation et pour ce texte très percutant et animé du souffle de l'indignation légitime.
On sent bien le décalage total entre la jeune héritière et son aïeule, qui vit à notre époque et s'indigne des errances de notre système patriarcal et des injustices faites aux femmes. L'action devient alors la seule porte de sortie, et elle s'affirme peu à peu dans sa lutte en allant rejoindre le mouvement Femen dont les provocations semblent les seuls moyens possibles d'alerter l'opinion publique et de faire évoluer les mentalités. Et la jeune femme du futur de s'émouvoir face au courage de celle dont elle lit le témoignage. Cela nous rappelle combien l'histoire, en tant que discipline, est importante. Sans elle, qu'est-ce qui empêcherait les civilisations de s'empêtrer sans cesse dans les mêmes erreurs? Par ailleurs, ton texte rappelle que l'Histoire se base aussi sur des témoignages, et que ce sont souvent ces derniers qui touchent les jeunes générations et leur font prendre conscience des réalités passées, des horreurs vécues comme de l'héroïsme des combattant(e)s qui les ont repoussées. Rien n'est jamais acquis et il convient de rester sur nos gardes, comme en témoigne hélas le contexte actuel. L'accumulation des faits divers démontre que dans ces années 2000, la maltraitance des femmes était un fait de société, perpétué à cause de la complicité passive d'un système patriarcal hérité et dont la remise en question doit être perpétuelle.
Enfin, une note d'espoir, puisque cette jeune du futur s'étonne autant qu'elle s'indigne des inégalités de notre époque, c'est que les choses ont évolué, et que les femmes ont pardonné aux hommes les erreurs de certains de leurs ancêtres, comme la société pardonne leurs crimes à ceux dont elle estime qu'ils ont payé leur dette...
Merci pour ce moment littéraire et à bientôt,
Pierre
Bonjour Allegoria,
Merci pour ta participation et pour ce texte original dont le style onirique plonge le lecteur dans un véritable cauchemar, que tu dénonces avec une grande subtilité. Étrange fin de soirée que celle de ta narratrice qui range les verres avec deux hommes, ce qui marque une égalité de fait, qui contraste avec la répartition genrée des tâches que nous connaissons malheureusement encore aujourd'hui. On sent l'ivresse, la fatigue et la joie d'une famille unie, mais la jeune, refuse de s'endormir pour ne pas rester dans le brouillard, et c'est peut-être le signe qui décide sa mère à lui transmettre son héritage, afin, peut-on l' imaginer, de la libérer des non-dits et de l'armer pour sa vie de femme à venir. Les mots sensibles de l'aïeule suicidée évoquent à la fois la beauté et la fragilité de la vie, que des brutes peuvent parfois malmener et détruire avec la complicité passive d'un système patriarcal qu'on espère moribond.
Merci pour ta vision, à bientôt,
Pierre
"Je crois que, d’une certaine manière, ce sont les fous qui font l’Histoire.", l'actualité nous le rappelle encore. Mais il y a aussi d'autres folies, créatrices, disruptives... et c'est ce que j'aime beaucoup dans ton écriture, des nuances, sans oublier pour autant de désigner le bien sombre pour ne jamais perdre de vue que le pire est l'envers de l'humain s'il n'y prend pas garde. Il y a dans certains passages comme des échos des chants de Maldoror, c'est ma came et j'ai plaisir à venir prendre ma dose régulière et planer dans ce tourbillon d'humanités, sombres et fragiles, émouvantes toujours.
Enormément d'émotion à la lecture de ton texte car il est question de transmission, de clés de compréhensions pour comprendre sa famille, les secrets, ses non-dits... et que cet héritage puisse aussi avoir valeur d'apprentissage. Qu'il est douloureux de lire cette dévalorisation... ici on aime les mots, mais les mots peuvent blesser et même tuer à petits feux. Il ne suffit pas de beaucoup de mots pour montrer l'enfer et l'emprise, lorsqu'ils sont efficaces et les tiens le sont. Merci.
Ecoute Sam, franchement j'adore ta plume: tu vas du au si en passant par toutes les notes, tu personnifies, tu parles des extrêmes et des nuances, des grands comme des petits, pour finalement la ramener à nous, puis à toi puis finalement au commun des mortels...La Folie, douce ou déraison reste effectivement dangereuse ou créatrice. Merci pour ce texte magnifique.
Je comprends mieux pourquoi on ne se comprenait pas lol! Tu as dû penser que mon texte est un cri féministe complètement gratuit alors que je ne faisais que participer à un atelier....
Je vois que ça se passe en 2017 ! Je me dis "mais... c'était pas Vickie qui faisait un truc sur 2075 ?" Du coup, je vérifie et j'ai la confirmation. Et c'est seulement alors que je me dis "Y'aurait pas un défi ?" Je suis parfois un peu ramollo du bulbe. Oui, je suis d'accord avec Vickie, on reconnaît l'écriture, les coups de pinceaux vifs mais seulement dans la seconde partie et en crescendo, je trouve. Et j'ai aimé ce contraste et la destructuration croissante dans l'écriture durant cette deuxième partie. Bravo !
Je vois que ça se passe en 2017 ! Je me dis "mais... c'était pas Vickie qui faisait un truc sur 2075 ?" Du coup, je vérifie et j'ai la confirmation. Et c'est seulement alors que je me dis "Y'aurait pas un défi ?" Je suis parfois un peu ramollo du bulbe.
Oui, je suis d'accord avec Vickie, on reconnaît l'écriture, les coups de pinceaux vifs mais seulement dans la seconde partie et en crescendo, je trouve. Et j'ai aimé ce contraste et la destructuration croissante dans l'écriture durant cette deuxième partie.
Bravo !
Je reconnais bien là ton écriture Ally: des mots forts e rits avec douceur pour parler de manipulation, d'emprise d'un côté et d'amour/dépendance de l'autre...
Tu racontes cette histoire comme la violence verbale subie par cette aïeule et dont personne dans la famille n'ose parler: humiliation, dépréciation, rabaissement de la personne contrastent ici avec la douceur du te te: ta plume. Bravo et merci
Ça se sent dans l’écriture, il y a un souffle qui est bien le tien derrière les faits. Et c’est ce qui le porte bien au-delà d’une légitime indignation.
Tu nous proposes, dans ce style qui t’est propre, un p'tit bout de voyage. J’ai lu tes lignes avec intérêt. J’en ai aimé les descriptions, leurs détails. Découvrir le protagoniste dans son travail (très technique). Toucher du doigt Dakar et son odeur.
Cette balade m’a fait découvrir 2 univers, et une nouvelle face de ton écriture. Ses dernières lignes brutales ouvrent un parallèle troublant avec les paragraphes précédents. Procédé stylistique qui fonctionne ici vraiment bien. Merci Patrice pour ton texte et ton partage :)
Tu sais Léo, au début, quand j'ai vu le thème et le descriptif de l'atelier je me suis dit dans un premier temps "ouh la! Sujet difficile à traiter, comment je vais m'y prendre?", Et puis j'ai pensé au différents mouvements et "faits divers", j'ai juste vérifié les dates et le texte s'est écrit tout seul ...
Merci pour tes encouragements et aussi la petite leçon avec laquelle je suis tout à fait d'accord au point de supprimer les descriptions que je trouve banales. ;-) Le passage que tu as relevé est aussi l'un de ceux que j'aime beaucoup. Il m'est pourtant venu très vite mais je l'ai retravaillé plusieurs fois avant d'en être à peu près satisfait.
Lorsque Pierre et Antonin ont proposé ce sujet sous la forme du carnet intime, j’ai trouvé l’idée excellente car il y a l’intime donc mais aussi une chronologie dans la narration et cette lecture documentée fait froid dans le dos et pourtant… c’est vraiment notre société, ça parait dingue et c’est pourtant bien réel. C’est bien ce que nous avons traversé et ce qui est terrible c’est que les choses ne s’arrangent pas. Je n’aime pas la radicalité de quelque mouvement que ce soit et qu’importe les causes, mais je comprends que l’on finisse pas perdre patience et que la lutte puisse se faire plus rude. Ton texte est accablant, il est aussi essentiel, alors merci de ta participation qui remue. À plus tard Vickie.
Bonsoir Patrice, j’ai découvert une autre facette de toi avec de très belles phases descriptives, de lieux mais aussi de personnes comme ce passage “ Un large sourire fend son visage de vainqueur en haut de ce mont, comme le drapeau d'un champion d'escalade flotterait au sommet de l'Everest.”. Les descriptions sont nécessaires pour bâtir un environnement, une ambiance, des personnages pour que l’histoire tienne la route, mais il importe d’avoir des descriptions uniques que l’on a pas l’habitude de lire ailleurs, c’est ce qui fait la singularité et le style d’un auteur. La fin dramatique est comme un coup de massue, et l’on reste sonné. Merci.
Il paraît que les deux sexes ne peuvent se comprendre pourtant grand corps malade nous a récemment prouvé le contraire avec sa chanson "mesdames "
Nous avons une culture paternaliste et je pense qu'en effet les femmes se battent depuis longtemps simplement pour l'équité et le respect
Tmais bon après tout je n'ai que respecté les règles d'un atelier (et j'en ai profité c'est vrai pour militer un peu) en même temps c'était le but non?
Merci d'avoir lu et d'avoir commenté avec ton habituelle franchise, Fabien. Il faudra qu'on finisse par se voir devant une bière ou un vin rouge pour papoter ! Il faudra organiser ça. ;-)
Bien sûr que ce texte est primordial. Je crois que tout a été dit... La femme vient de Vénus et l'homme de Mars, on entend ça depuis tellement longtemps, comme une vérité édictée qui permet à l'homme de ne pas se remette en question.
à des années lumière de la nôtre, avec ce sentiment que tout est si fragile là-bas, imparfait, sans issue. Mais pour avoir vécu avec les Sénégalais, je peux dire qu'en majorité ils ont une philosophie de vie qui nous manque à nous occidentaux. Ils savent se contenter de peu. Le vrai malheur des gens de peu tu vois, c'est nous occidentaux qui leur avons donné, l'envie d'en avoir toujours plus, et la frustration qui va souvent avec . Merci pour ton texte
Tu nous livres ici des mots et des idées très fortes. C'est ce qui fait ta force, cette façon "crue" sans fard de parler des choses. Je connais très bien Dakar, j'ai vécu au Sénégal plusieurs années, en ville et en brousse. Aussi je trouve ton propos, surtout sur la fin, assez acide, avec l'image de ces deux petites filles. En vérité, je comprends que la manière de vivre "Sénégalaise", et par extension "Africaine", puisse nous paraître
Merci Ally: e effet je ne savais pas trop comment tourner la lettre car comme tu le dis, elle peut être à double tranchant: faire réagir, ou renforcer la personne manipulée dans ses croyances erronées (car remaniées par les manipulateurs à leur sauce)...c'est pourquoi j'ai laissé la fin ouverte....je pense en effet qu'une simple lettre ne suffit pas...pour avoir beaucoup lu sur ce sujet, je sais qu'il faut passer par des associations spécialisées et parfois employer les méthodes (enlèvement) pour les ramener à la raison...ça prend des années...
Quoi qu'il en soit je le redis, j'ai adoré ce défi! C'est là encore un sujet qui me tient à coeur!
Merci Ally