Lorsque la bulle de peur s'évanouit pour laisser place au vacarme contenu d'un coeur jusque l'incendie qui défie l'univers...on monte crescendo de ce qui hésite à ce qui s'impose de tout son drame. Heureusement que la nuit et la bénédiction divine apaise grâce aux doux parfum d'un verger généreux.
Je rejoins l'ami Francis Etienne, c'est un magnifique poème proposé et cela ne m'étonne pas du tout qu'il ait été consacré par le prix Léopold Sédar Senghor. Ce poème est envoutant, presque hypnotique, à l'épreuve du temps qui n'a plus aucune prise tant le bien-être est total. A en oublier presque la Népenthès dont je découvre l'existence et qui semble être une plante carnivore. Il y a dans le trop beau le danger qui rode pour l'éternité, pareil aux chants des sirènes... vraiment très réussi, bravo.
Qu'il est bon de s'évader sur des foulées italiennes et quel bonheur de retrouver Florence, qui est à mes yeux la ville la plus somptueuse qui soit, c'est du moins celle qui me correspond le mieux. Où le très beau se mêle aux mystères et aux intrigues comme le suggère ton magnifique poème. Qu'il est bon de voyager à dos de rimes élégantes.
Il y a douceur et précaution sur les pas de loups feutrés et la caresse de la paume de la main, et il n'en serait à moins d'être en alerte lorsque sicaire et vieux tyrans semblent être en embuscade, même si la mort ou l'ivresse semble avoir raison d'eux. j'aime bien cette crête poétique incertaine.
Cher Léo, encore une fois merci pour cette profonde remarque. Tous les éléments dont le poète habille son imagination sont pris dans l'imaginaire et la matière première de la poésie, c'est le cœur du poète. Celui qui écrit a besoin d'un bric-à-brac de mots, comment on peut en trouver dans les coulisses des théâtres et des opéras, où s'entassent toutes sortes d'accessoires, dont le mariage fortuit fait jaillir une musique divine du sifflement d'un accessoiriste, qui y cherche ce que les Anglais appellent : serendipity et que nous traduisons avec balourdise, en français, par sérendipité, ce que peu de gens comprennent véritablement. Pour répondre à la question que tu poses, je dirais simplement que le créateur est un chercheur de hasard, que la création va anéantir, ni l'une ni l'autre ne pourrait régner, sans accepter de partager son indivisible pouvoir. Et cela se rapproche de la conception chrétienne de la Trinité, si difficile à concevoir, dont seules les représentations si diverses en approchent l'essence. Et c'est peut-être pour cela, que nous attribuons à quelques rares poètes, comme Homère, la qualité de « divin ». Les mots, très souvent, contiennent beaucoup plus de matière, que ce que leurs mélodies, leurs images, ou leurs parfums nous ne nous en laissent voir. Or, le travail du créateur, est bien d'en révéler la richesse, la magie, et l'insondable mystère, cette Trinité de la création. Merci encore Léo pour autant de profondeur. Cordialement, F Étienne. La poésie est l'art d'enrober le silence À la couleur des mots qui tremblent d'opulence.
Je ne suis pas étonné que vous ayez obtenu Le prestigieux prix Léopold Sédar Senghor, avec ce poème dont la densité poétique éblouit le lecteur. J'y retrouve cette sensation, que j'ai souvent, en m'endormant, d'un monde où ma pensée s'enroule autour de moi, m'habillant d'une peau, dont j'ignorais l'existence. Bravo pour ce beau texte et merci pour le partage. F. Étienne
Cher Léo,
parfois, j'ai l'impression que tu as des yeux qui lisent si profondément dans le texte que je découvre, ce qu'aveugle j'écris. Merci encore pour ce commentaire. Depuis longtemps, j'ai perdu le poids des mots et je les assemble comme ces jeux, dans lesquels l'esprit guide les doigts vers des lettres, qui composent la lecture de l'avenir et que l'on associe parfois à de la sorcellerie. Il y a en effet dans la poésie une part de sorcellerie : une inexplicable approche du hasard et une incontrôlable rigueur de la précision. Souvent, je traverse des temps, qui musèlent ma main, comme si je ce que j'écrivais navaitr aucune valeur. Ma propre lecture éteint mon écriture. Alors, quand je lis tous tes commentaires, je suis surpris par ce que tu écris et, comme ces schizophrènes, qui souffrent d'un dédoublement de la pensée, je contemple mon visage poétique, dans tes paroles. Oui la poésie, est une plante vivante, qui telle les cactus, croît sous les climats les plus arides, avec cette fragilité et cette décence qui ne fleurit qu'une fois, par an, et bien souvent dans toute une vie seulement. Il faut être très patient pour en cueillir l'image unique et éphémère, une image qui une fois fixée, perd lentement la couleur, le parfum et la rareté de miracles, dont on garde le souvenir à travers les mots, cette pellicule d'une image fugace. Merci Léo. Cordialement, F. Étienne Les larmes de la nuit coulent sur le chagrin, Comme les pas feutrés de jeunes mandarins
Il y a toute la désillusion d’une vie dans ton poème, et pourtant, partout où la bienveillance est, tout est possible. Et si l’on peignait un brin de folie, de plus vives émotions, et bien plus de couleurs, faire de notre présent de nouveaux souvenirs bien plus exaltant. Lorsque notre toile est limitée et bien pleine, alors il ne faut pas hésiter à repeindre par dessus. Merci pour ce poème qui en quelques lignes offre un tableau universel de la vacuité des Hommes.
Se relever et s’en remettre à une puissance supérieure, du chaudron à l’oriflamme et précédemment le blason : la magie opère et livre une nation poétique dont les sujets n’ont pas fini de débattre. Qui de la création ou du créateur règne ? Difficile à dire, probablement parce que l’un n’est rien sans l’autre. Merci Francis Etienne pour tes poèmes qui ne manquent jamais de m’interpeller et de me questionner.
Les chiffres sont accablants et les mascarades politiques en sont les principaux responsables. La religion a une place importante dans le pays, lorsque croire devient la seule source d’espoir…
“La poésie est une plante libre, elle croît là où on ne la sème pas” disait Gustave Flaubert et c’est ce que je pense précisément de ta poésie très cher Francis Étienne. Elle s’impose sur les terres arides du désespoir et des enfers jamais bien loin. Elle sonne la révolte et en appelle à ce qu’il reste d’humain en chacun de nous. Elle n’abdique jamais cette jeune pousse qui pourrait jusqu’à faire basculer l’univers tout entier si on le lui permettait. Merci pour ce nouveau partage.
Cher Léo, comme tu sais dire avec cette brillante intelligence qu'est la tienne, ces choses de la poésie, que le poète lui-même ignore ! Ton rapprochement avec Jérôme Bosch est pour moi la découverte d'une dimension que je ne soupçonnais pas, parce que celui qui écrit n'ouvre jamais les tiroirs de l'écriture. Or, tu lui montres des lettres parfumées, des gants de peau clairs, une épingle à cravate ou la petite clé d'un coffre de palissandre, où le temps est venu ranger l'histoire d'une vie. Ainsi, tu m'enchantes de moi-même. Oui, je suis un conteur, et parfois un prestidigitateur dont le regard plonge le lecteur dans l'illusion qui berce la beauté sous le regard enfantin d'un spectateur, que la splendeur des mots éblouit de sa poudre de vent. Pour écrire un poème, il faut avoir des doigts transparents et une belle cape doublée de satin mauve. On ne joue pas à l'illusion, sans utiliser le mirage. Cher Léo, merci encore de tout cœur, pour construire avec moi, l'arche de mon destin de poète. Cordialement, F. Étienne. Le bric-à-brac d'un cœur enferme dans la nuit la suave douceur de l'aube avant minuit.
Cher Léo, ce commentaire fait étonnement écho à ma remarque précédente. Tu as parfaitement compris, qu'un poème est écrit comme une scène de théâtre. On y entre le visage sous un masque et le corps drapé dans le costume que l'on s'est choisi. Puis on y parle de soi, sans jamais découvrir la moindre couleur de notre âme, parce qu'un personnage n'est jamais autre qu'une personne en costume. Seule la voix, cette même voix, maquille le personnage de sentiments, c'est celle qui l'opéra fait accéder à l'absolu : l'universalité du monde des mots. Oui, se déguiser est le plaisir de l'enfance, comme celui du poète, et oui, chaque mot est un accessoire du déguisement. Alors, lorsque la scène se termine, nous attendons tous le tableau suivant dans lequel le poète comme le compositeur va ciseler le mystère d'une nouvelle facette avant « de délivrer son dernier secret… ». Merci Léo encore une fois pour ta passionnante lecture de chacun de mes textes. Cordialement, F. Étienne. Sous un rideau de soie un souffle de tendresse remplit le cœur du jour d'une immense tendresse.
Cher Léo, le luxe de la langue n'a pas de limite et tu l'as très bien exprimé dans ce commentaire. Il est extrêmement difficile de saisir une effluve, un goût de vanille ou le reflet d'un instant qui se dissout dans l'instant. La poésie, comme la musique, sont des instruments de chimiste. On doit lier la pâte de la lumière à l'eau du regard et la mélodie au frisson de la bouche, qui s'entrouvre sous le plaisir de goûter aux fruits sucrés de la beauté. En écrivant, on n'est jamais sûr de la saveur des mots, car la poésie est l'art de goûter les délices de nos sens, et d'en rapporter de plus exactement l'infinie richesse dans des capsules de mélodie. Comme tu le sais, j'ai besoin de puiser dans l'opéra, et dans les voix qui le construisent, des éléments de cette alchimie. Parfois, je la trouve dans : « le Chevalier à la rose » parfois dans « Orphée aux enfers » parfois dans « Parsifal » parfois dans « Don Juan ». Un poète doit, comme un peintre, fabriquer ses couleurs. Merci encore Léo, nos échanges sont toujours pour moi, une seconde d'éternité. Cordialement, F. Étienne. Un nuage en dentelle égrène dans le ciel Les perles d'un silence au bruit torrentiel.
Cher Léo, dans le sillage du texte précédent, tu as tout de suite reconnu ce que tu appelles une lugubre procession automnale. Le monde, dont parfois nous cherchons à nous cacher, fait résonner en nous la froideur d'une sinistre cruauté. La poésie souvent considérée comme une expression de la beauté, de la joie, de l'amour, ou du bonheur, même si nous entrouvrons nos fenêtres sur le bruit de la rue, parfois, nous entendons des mots qui ruissellent d'une glace dans laquelle nos cœurs se prennent : ce sont des morceaux de banquise qui viennent jusqu' à nous comme les épaves de navires échoués dans le fracas du temps. Alors, nous regardons tous vers le ciel pour y trouver l'oubli, comme le font parfois c'est moribonds qui sourient au néant. Merci Léo, je trouve en toi l'épaule d'un grand frère. Cordialement, F. Étienne. Goutte-à-goutte le temps remplit le cœur de l'âme Du suave parfum d'un long épithalame.
Cher Léo, l'expression que tu utilises : « la vigie de l'Apocalypse » me touche beaucoup, car elle traduit parfaitement l'état d'esprit dans lequel j'ai écrit ce sonnet. Il est, comme tu l'as pressenti, une vision de ce qui s'est passé le 7 octobre. D'ailleurs, les sonnets qui ont précédé et ceux peut-être qui vont suivre, reflètent parfaitement cette indécence de l'horreur, qui nous oblige à regarder ce que tu appelles « le glas de tout espoir ». La violence, la cruauté, et surtout la présence du diable à nos côtés, s'expriment aussi par la poésie. On y recherche alors une expression de l'indicible, de l'impossible, et de l'inhumain. Les « flammes de l'enfer » sont bel et bien présentes dans chacune de nos vies. L'écriture peut parfois y trouver l'encre de la douleur. Merci encore Léo, chacun de tes mots est pour moi, un trésor de lumière. Cordialement, F. Étienne. Passant le long d'un mur où l'ombre se repose Un ange de métal soudainement explose.
Cher Léo,
c'est avec un immense plaisir que j'ai lu ton commentaire ou, encore une fois, tu fais montre de ta grande sensibilité. Tu as vraiment bien choisi le mot de « cavalcade vénitienne », qui rend absolument le ton de ce sonnet. Venise, cette éternelle Venise que je porte en moi, est un déguisement sous lequel tous les mots changent de visage. L'âme se glisse sous des masques, dans des froufrous de soie, et dans des chuchotements de mystère, de secrets ou d'audacieuses confidences. La poésie trempe le monde dans les couleurs d'une immense fête, que seuls les mots savent et peuvent faire jaillir en chacun de nous. Merci Léo, pour ta présence sous chacun de mes textes et pour ce merveilleux cadeau que tu me fais de tes impressions de lecture, comme, ici, celle de te savoir « comblé ». Cordialement, F. Étienne. Sur la barque du soir un prince à l'habit d'or Effeuille le soleil qui déjà rentre au port.
Entre le scolopendre et le varan, j'ai eu deux éclairs d'un Jérôme Bosch qui viendraient troubler la quiétude du sacré. Du divin au rampant, une distorsion en suspens. La poésie est seule maître du temps et des images qu'elle peut figer à sa convenance. Tu maîtrises les mots, leurs évocations et très clairement la triste destinée qu'ils savent habilement conter...
Il y a les masques mais aussi les habits qui déguisent les âmes sur la scène de la vie. Une théâtrale mise en scène qui prête à l'intrigue et passionne. On aurait aimé que ce poème ne cesse qu'après avoir délivré jusqu'à son dernier secret...
On sent poindre les plus beaux rêves après avoir profiter des plus beaux banquets dont les effluves paradent jusqu'au bout des sens. On sent poindre le rêve, il est là, que l'on vogue avec lui sur les paisibles eaux florentines...
Merci à cette dune salvatrice qui nous extrait d'une lugubre procession automnale, dans laquelle régnait les froids et vaporeux adieux bien vains. Heureusement que l'univers sera toujours plus grand que la mort. Merci Francis Etienne.
De la légéreté au trou béant de l'absence, du sucré à l'amer, ces paroles vacillent sur les deux pieds du souvenir féérique et de la rupture qui semble irréconciliable. C'est ce tout qui fait de la vie ses hauts et ses bas, qui nourrit les plus fortes émotions. Merci Agathe, tu as le chic pour mettre les mots justes sur des sentiments universels, c'est toujours un plaisir.
La vigie de l'apocalypse et ses haines assassines. C'est sombre comme les âmes dépourvues de toute humanité, les mots sonnent le glas de tout espoir... si seulement les larmes pouvaient éteindre jusqu'à la dernière flamme de l'enfer, à tout jamais.
Ce poème est pareille à une cavalcade vénitienne aux nombreux rebondissements, il est plein de vie et d'envie. Et les mots remportent cette course effrénée pour mon plus grand plaisir. Je suis comblé.
Tout d'abord je vous propose de corriger deux très grosses fautes "L’admire et rit encore," Rire subjonctif : "L'admire et rie encore" et ensuite "Matamores" prend "s" au pluriel.
J'aime vraiment beaucoup ce texte parce qu'il est plein de poésie, non pas à cause des rimes mais, pour les images très ouvertes qu'il donne à voir. On peut largement l'interpréter et ainsi se l'approprier. Personnellement, j'y vois trois thèmes au moins et de ceux qui me touchent mais je suis convaincu que d'autres verront autre chose. C'est ce qui rend ce texte très aimable pour moi. ;-)
On pourrait peut-être un jour faire un défi ici qui consisterait à faire un poème sans rime et y opposer des rimes non poétiques. ;-)