Cher Léo, quelle magnifique analyse et surtout quelle belle expression : « se recueillir ». Nous sommes tous les seuls compagnons de nous-mêmes. Et en se parlant le soir, en s'endormant, on apprend beaucoup de nous-mêmes. Tu parles avec tant de justesse : « de l'alchimie de l'âme transformant le plomb en or ». La poésie est une alchimie. Le poète transforme les griffes des lettres de plomb de l'imprimeur en or pour l'esprit d'un cœur quelconque qui ne connaîtra jamais. Le mot même d'alchimie est un mot du monde de la poésie. Que ne s'imagine-t-on pas sous ce mot là ! Le mystère de la connaissance, la soif de l'or, l'espoir, la puissance, que sais-je ? Un poète peut apprendre beaucoup d'un alchimiste. Il y trouvera des flonflons de mystères qui le raviront. Il y admirera le rituel moliéresque de la parole qui lui serviront plus tard à écrire avec humour, Enfin, il se posera la question de savoir s'il faut y croire après tout. Le poète transforme le monde en confettis de lumière, comme l'alchimiste transforme le plomb en or. La puissance du poète est celle des mots qu'il emploie non pas comme des serviteurs mais comme des maîtres, car le poète est esclave de la beauté. Casanova, au tout début de son histoire de ma vie, a cette expression qui résonne souvent en moi : « j'ai toujours été l'esclave de mes sens. ». Je crois donc que le poète lui aussi est bien l'esclave de ses mots. Merci encore cher Léo. Cordialement, E. Étienne. Le froissement sucré d'une feuille de vigne Comble tous mes désirs d'un sentiment insigne.
Je pense que j'ai mal placé ma réponse de ton commentaire à mon commentaire ! Ma réponse apparaîtra peut-être sous le texte uniquement. Je t'invite à le lire si tu ne reçois pas le message. Mon usage de l'informatique se limite à ce que il y a de plus commun ! Cordialement Francis
Cher Léo, combien encore ce commentaire me touche-t-il, car la sincérité de ces lignes sont un partage, pour choisir un mot dans la sonorité me plaît beaucoup : un cadeau. Mes « rappels scolastiques » peuvent aisément faire croire que je suis un homme de culture, mais je ne les offre, rarement, qu'à des esprits qui peuvent les comprendre avec le cœur. Et tu en fais partie. La culture s'acquiet facilement, en fouillant dans les greniers, au hasard pour y trouver des morceaux que l'on assemble à d''autres morceaux trouvés dans d'autres greniers. C'est pour cela que la culture en soi n'a aucun sens, et elle n'est qu'un concept vide dans lequel beaucoup d'hommes moyennement « cultivés » retrouvent le confort d'une supériorité qui de fait est purement imaginaire. J'égrène souvent mes commentaires de références ou deux ponts plus précis que d'autres, mais c'est une manie de latiniste : tout doit être précis ! La richesse des échanges qui se font sur la plate-forme est inouïe. Ta présence, partout, sous chaque texte publié est une terre fertile. Chacun retrouve une voix intelligente qui lui répond. Tu parles avec passion et innocence de : « l'enseignement majeur que tu as en ce moment ». Quelle magnifique affirmation que de dire que : « tout soit désormais à mes yeux, source d'étonnement et d'opportunités... » Le long chemin vers l'émerveillement commence toujours avec une éblouissante étincelle, mais lorsque l'émerveillement devient un art de vivre tout devient précieux, et ce qui est précieux et beau. Le beau est le bien, mon cher Platon. pointe le nez ! Ainsi Léo, engageons-nous dans ce chemin où fleurissent les aubépines et les iris sauvages pour nous émerveiller en écrivant quelques vers comme un peintre qui trace une esquisse pour saisir le moment unique. Merci cher Léo, merci encore 1000 fois pour ton commentaire. Cordialement, F. Étienne. Une longue ficelle aux couleurs de la neige tire tout l'univers comme un joyeux manège.
Merci;Francis Etienne de ton commentaire, et poursuis surtout tes rappels scolastiques qui m’apprennent et m’inspirent beaucoup. On se nourrit de ce que je lis mutuellement énormément et je suis ravi puisque c’est bien là l’objet de ce lieux d’écriture et d’échange qui prend forme semaine après semaines. Avec le recul je trouve que j’ai eu autant de malchances que de chances, et je crois surtout que de tout cela dépend surtout de notre capacité à transformer l’une comme l’autre en opportunité. C’est ce que nous faisons des évènements qui compte plus que tout autre chose. C’est l’enseignement majeur que j’ai au moment où je commentaire mais que bien évidemment je n’ai pas toujours eu la présence d’esprit et surtout la hauteur d’esprit d’avoir. Je vais donc essayer à présent de cultiver cet acquis afin que tout soit désormais à mes yeux, sources d’étonnement et d’opportunités et de bien mieux pour moi et autrui.
J’ai trouvé ce texte impeccable et il me conforte dans l’idée que tu as un sacré talent pour écrire la jeunesse actuelle, avec fluidité, bienveillance et pédagogie. J’ai été pris dès l’entame avec la mise en place du ressort rouillé et du pouvoir de la parole et surtout des silences. Du poids des icônes tel que Taylor Swift dans la tête des ados, mais aussi et surtout sur la popularité qui peut vite se transformer en harcèlement. A ce propos, j’ai trouvé très précieux cette phrase : “ Elle est populaire auprès des garçons, elle devient seule auprès des filles et à mon avis elle n’a jamais eu autant besoin de sœurs”. Mais aussi ce passage “ J’ai besoin de héros comme des garde-fous et d’amis comme des doudous.” qui offre quelques éléments de réflexions sur le rapport à l’autre qui a sérieusement changé depuis une bonne décennie. Continues sur cette voie, tu tiens quelques chose de précieux et de très important.
Je l’évoquais brièvement dans le précédent commentaire avec le terme “se recueillir” qui est universel, indépendamment de la religion, mais qui invite à l’introspection et au renouveau. Je découvre pour la première fois le terme oblat qui par son existence permet de faire cohabiter et se superposer deux humanités en quête d’aspiration, indépendamment de leur base de croyance. Ton poème à travers l’enfant qui se construit par son apprentissage mais surtout par son expérience qui est fondatrice, cultive la lumière qui sera un allié indispensable pour bâtir le meilleur. On ne reste jamais insensible à ta poésie qui invite à se sonder et à sonder l’humanité très cher Francis Etienne. Bien à toi.
J’aime beaucoup dans le champ religieux l’expression se recueillir car s’est un peu par le biais de l’introspection, se cultiver soi-même pour (s’) offrir quelque chose de meilleur. Une forme d’alchimie de l’âme transformant le plomb en or. Ce poème invite je trouve au renouveau.
Cher Léo, merci pour avoir choisi ce merveilleux mot : « miracles ». Tu as vraiment trouvé la définition exacte qui s'applique non seulement à ce poème mais encore à toute la poésie. Qu'est-ce qu'un miracle ? Miracle vient du mot latin miraculum de la racine du verbe mirari qui signifie « s'étonner ». Voilà une bien pédante explication pour laquelle je m'excuse. J'ai suivi des études classiques apprenant le grec et le latin et quelquefois je trouve utile de tracer l'histoire d'un mot par son étymologie. Je referme ma parenthèse scolastique ! Revenons plutôt à ta sublime remarque. La poésie n'est-elle pas l'art d'étonner ? J'ai souvent dit et redit, sous bien des formes, que le poète est un magicien, une crapule, un charlatan, un gredin, un hâbleur, un bonimenteur, un vendeur de bible ou quelconque autre artiste de l'illusion. D'ailleurs, si l'on y regarde de près, le théâtre est un produit direct de la poésie. Les acteurs se maquillent d'un personnage et donne l'illusion de sa réalité. Ainsi, par cette magnifique remarque, je me plonge dans une réflexion sur le lien entre la poésie et l'étonnement. Je me la pose grâce à toi Si on regarde dans l'Antiquité, on voit que le théâtre était extrêmement lié à la poésie, comme, pour nous, le théâtre classique est une création poétique. D'ailleurs, le classicisme en a la donné des exemples éblouissants comme Racine, Corneille, ou tout ce théâtre du dix-septième siècle ignoré, mais magnifique à l'exemple de Montchrétien ou Théophile de Viau. Alors reste à définir ce qu'est la l'étonnement. Ce qu'on peut dire fait évidemment appel à la joie. On ne s'étonne pas de quelque chose de douloureux, on s'en attriste. L'étonnement contient aussi le passage dans un autre monde et c'est peut-être pour cette raison que les chrétiens ont choisi le mot miracle pour se désigner le passage d'un monde à l'autre. Une guérison, dite miraculeuse, fait appel à un contact entre deux mondes. Quant aux apparitions dites miraculeuses, on pourrait dire que nous sommes convaincus par l'image à la vue de ce monde. Depuis que nous conversons par commentaires, Léo, j'ai pris conscience de l'œuvre que je suis en train d'écrire. Je suis passé du poète qui écrit au poète écrivain. Merci de m'avoir donné la possibilité de comprendre l'importance d'une œuvre. Parfois, dans ma vie, j'ai eu de la chance et toi ? Mais je deviens lyrique je m'en excuse encore merci Léo. Cordialement, F. Étienne. Sur la mer endormie un navire de guerre Flotte indéfiniment comme un morceau de verre.
Un texte court et puissant qui exprime pleinement nos sociétés actuelles, entre l’envie de disparaître loin des autres, à tout jamais et celui de vouloir y croire à nouveau. Ces temps troubles agitent les cœurs et questionnent les âmes, seul demain révèlera ce que nous deviendrons mutuellement et qui nous serons individuellement. Merci Patrice.
Avant lecture j’étais conquis par le titre qui allie deux douceurs magnifiques. Se succèdent différents tableaux qui ont en commun la beauté des images. L’olivier, cette femme puis l’ange cohabitent entre curiosité et contemplation… ce sont des regards bienveillants que les miracles surviennent. Merci Francis Etienne.
Myriam merci de tout cœur pour ce commentaire par lequel vous mettez le doigt sur une des difficultés de l'art poétique La poésie ne s'adresse pas à un esprit mais elle s'adresse à cette partie de nous qui ne peut se nourrir que de beauté. Je comprends parfaitement que vous soyez un peu perdue devant le texte, mais vous le dites de vous-même, ce texte vous laisse une impression de douceur, et vous ajoutez même que le lire à haute voix rajoute au plaisir de sa lecture. Vous exprimez exactement ce en quoi mon travail consiste depuis des années : la recherche de l'harmonie « ce que l les philosophes de l'art ont appelé l'esthétisme. » L'écriture poétique doit passer par l'image, la musicalité, et le mot pour être libératrice de la beauté. On ne peut pas écrire un poème sans utiliser un de ces trois outils, et même, les trois en même temps. Ainsi vous comprenez mieux qu'un texte comme celui-ci puisse traverser la parole pour mettre en évidence la beauté. Merci chère Myriam. Pour commentaires sont toujours un délice pour moi. Cordialement F. Étienne
Chère Myriam, voilà un commentaire qui me touche beaucoup de par la profondeur de la réflexion. Je vous accorde qu'il faudrait une grosse déflagration de l'univers pour que l'humanité se réveille, mais rien n'est impossible. La confession est précisément cette vérité qui parle pour nous. La poésie est absolument nécessaire à la construction de la vérité c'est pour cela que je dis que l'apparence est un danger, car il est par définition le mensonge que nous voulons donner de nous-mêmes. L'élégance, elle, est d'une autre nature. Elle présente aux autres l'attention que l'on porte à leur présence. Il est vrai que l'on peut facilement comme confondre l'une avec l'autre. Je vous remercie pour cette magnifique marque par laquelle vous me faites part de votre éveil pour un instant, sur ce rythme que mes textes vous imposent. Je crois fermement que la poésie est un art qui ne fait appel à rien d'autre qu'à la contemplation. Est-ce pour cela que vous évadez en lisant mes sonnets ? J'en serais tellement touché. Le poète est un illusionniste et un funambule. Il fait apparaître la beauté sous ses mots et se glisse en silence sur un fil tendu entre son cœur et l'éternité. Merci Myriam pour ce magnifique commentaire et à très bientôt. Cordialement, F. Étienne.
Cher Léo, merci pour ce commentaire qui décrit ce poème comme : « un très beau poème inspirant. » Et tu as été très inspiré en plongeant au cœur de cette idée de cathédrale. Ce sont toutes l'œuvre d'une rivalité et d'une communion. L'excellence de leur construction, le gigantisme de leur corps, le symbolisme de leur présence unissent le cœur de tous ceux qui les ont construites et de ceux qui les admirent comme nous, pour l'éternité. L'artiste, le poète en particulier, est une crapule qui se joue avec indifférence de nos sentiments et de nos vérités. J'aime beaucoup l'expression que tu emploies: « le bûcher des vanités » car cela correspond exactement à ce que l'artiste comme le poète représente pour celui qui regarde leurs œuvres. La vanité, bien connue depuis le livre de l'Ecclésiaste, est cette caractéristique de l'expression du vide en nous. Or la cathédrale échappe bien à ce défaut et paradoxalement elle affirme la vertu de l'art dans une création où se mêle le divin et l'humain. En travaillant dans une cathédrale, l'artiste est devenu divin et par conséquent échappe à son humanité. En regardant ces merveilles, c'est un peu comme si Dieu avait passé une commande avec l'humanité, à la gloire de l'une et de l'autre. Merci encore Léo pour me donner l'occasion de commenter tes magnifiques commentaires. Cordialement, F. Étienne. La rumeur de matin emplit de sa lumière La robe de satin d'une rose trémière.
Je ne comprends pas toutes vos paroles (je ne suis pas née sur une planète poétique) mais j’apprécie la musique. A la lecture, cette pièce laisse une impression de grande douceur même si je l’apprécie mieux quand je la lis à haute voix. Tant mieux s’il s’agit de sucreries.
Magnifiquement triste votre deuxième confession, aussi triste que chatoyante. Je crois que nos vies à tous sont pleines de sommeil. Seul un dieu pourrait vaincre la paresse de pensée. Le poète peut toujours nous réveiller quelques instants qu’il ne nous empêchera pas de dormir. Lire vos poésies m’évade du temps ordinaire parce qu’elles m’imposent un rythme différent. J’admets que je m’éveille pour peu de temps. N’aimez-vous pas les apparences? L’apparence me semble nécessaire parce que je crois qu’il n’y a pas de désir de vérité sans désir de soulever un voile.
Tu me rappelles mon amoureuse, grande lectrice elle aussi. Je crois que comme toi, elle se dirige vers le "vite lu, vite écrit et vite oublié, superficiel, léger, distrayant et totalement futile." Je pense être déséquilibré, bien trop tourné vers les autres. C'est terriblement fatigant. Je comprends qu'on puisse vouloir fermer la porte et les fenêtres pour ne plus voir cette nuée de cons qui votent FN, omettent l'utilisation du clignotant et font du shopping le samedi pour se détendre. C'est une bonne idée de s'abriter pour oublier ses envies de meurtre. La lecture légère peut, pour certains, constituer une retraite satisfaisante.
"Personnages joués" je le sens comme ça aussi concernant les histoires de "vieilles belles". Il s'agit d'un petit théâtre en carton et de quelques marionnettes à doigts. Les caractères originaux sont suffisamment pénibles pour que j'aie envie de m'amuser un peu à leurs dépends. Si j'écrivais la vérité je crois que je l'imaginerais à hauteur d'enfant mais alors cela ressemblerait à Cria Cuervos (je pense à la scène où les fillettes se déguisent) et alors ce ne serait plus drôle du tout. Je parle de ce que j'écris à mes proches sans vergogne (comme d'autres laissent leur ouvrage de couture traîner) et ça les amuse de voir quelle forme ça prend ou pourrait prendre. Je les laisse imaginer les futurs gamelles d'Hélène: c'est proche des aventures du Pickwick Club chez Dickens ou des aventures de l'inspecteur Lafouine chez les enfants. En te lisant, je crois qu'un texte intemporel, personnel et sincère n'est pas ce que je cherche même en tant que lectrice. J'ai passé l'âge d'avoir besoin de vérité pour vouloir un plaisir simple. L'impression de fraîcheur d'une glace en été, vite lue, vite écrit et vite oublié, superficiel, léger, distrayant et totalement futile est ce que je cherche actuellement. Dans un autre registre je trouve ton manifeste parfaitement clair et tes quatre dernières phrases sonnent parfaitement justes et vraies. Toi au moins tu sais pourquoi tu écris alors que quand j'y réfléchis pour moi c'est plus de la graphorrhée ou de la sale manie.
Je suis mon le seul laboratoire me permettant d'essayer de deviner comment l'autre fonctionne. Le roman que j'ai écrit, j'ai eu besoin de l'écrire. Lorsque je te lis, j'ai l'impression qu'il y a une somme, un besoin et aussi - comment dire ? - un personnage joué. Il faut le tuer sans pitié, te concentrer sur ton besoin et rien d'autre. Il y a chez toi une grande sensibilité autour du vieillissement de la femme et son moindre attrait qui en découlerait. Il ne faut pas faire du joli autour de cela, il faut juste développer. Toute la difficulté est la nuance existant entre "développement" et "remplissage" ainsi qu'entre "séduisant" et "joli". Je ne pense pas qu'il soit possible ni utile d'ailleurs de filtrer lors du premier jet, en tout cas pas trop. C'est ensuite, malgré l'excitation et l'envie de montrer ce qui a été écrit, qu'il faut relire encore et encore pour ôter absolument tout ce qui n'est pas essentiel ou qui n'est pas parfaitement dans l'esprit et dans l'idée. J'y travaille. Souvent chez moi, je trouve des redondances par exemple, ou aussi des contradictions ou des mots emprunts, je ne les aurais jamais dits. Alors j'arrache sans pitié.
J'ajoute que je ne prétends pas ici expliquer comment écrire un "best-seller", leurs auteurs ne m'intéressent pas plus que ce qu'ils écrivent. Je prétends expliquer ici comment écrire un texte intéressant, intemporel parce qu'il est personnel et sincère comme les histoires que me racontait mon père. Leur critique serait absurde. Ses récits faisaient partie de lui. Aujourd'hui qu'il est mort, ils sont une partie de lui.
Cher Léo, quels jolis et sincères compliments tu me donnes là ! L'homme toujours déçu, l'homme toujours insatisfait, en un mot l'homme sans espoir est un homme qui passe. La grandeur de l'homme est bien d'accepter au-delà de la souffrance qu'il y ait un espoir, une lumière, une paix et une éternité. Seul l'homme qui n'a plus de combat, trouvera le courage de continuer à vivre tel que nous avons été créés, parce qu'il sait qu'un jour il sera un héros. Le drame de notre humanité, d'une grande partie de notre humanité, est qu'elle est devenu mortelle, parce qu'elle ne croit plus qu'à deux choses : l'apparence de l'être et la paresse à penser. Nous le vivons tous les jours devant nos yeux. Il faut donc que quelques hommes avec passion réveillent cette humanité somnolente. Et qui donc d'autre que le poète pourrait remplir cette mission ? C'est lui qui approche la vérité, c'est lui qui voit l'obscurité, c'est lui qui qui touche à la parole vivante : le mot, et enfin celui qui, comme ces martyrs jetés dans le cirque pour être dévorés par les bêtes sauvages, c'est lui qui au-delà de la mort sait vraiment ce qu'il va y trouver. Mon écriture, vois-tu, porte un voile, qu'il faut soulever. Et la main qui se posera à la frange de ce voile s'approche. Or je n'ai jamais douté de la sincérité de ce qui lisent mes pages avec le cœur. Toi, cher Léo, tu es un de ces tous premiers lecteurs de mon travail., dès le premier jour d'ailleurs. Merci encore, tu le sais, tes commentaires me sont très précieux. Cordialement, F. Étienne. La dague du silence et sa flamme de sang Ont percé le secret de mon cœur innocent.
Je partage avec toi le besoin de la dose malheureusement je ne partage pas les impressions: je dis malheureusement car tout semble moins exaltant ici. Au départ, je me disais que je polissais un caillou mais ce qui correspond le mieux à ce que je ressens c’est davantage ce que font les enfants avec de la pâte à modeler. Pour adulte…
Témoin du temps et de ce que les hommes en font, les cathédrales survivent aux siècles qui passent et se ressemblent, faits d’espoirs et souvent de désolation. Tout est fragile et c’est probablement ainsi que la pierre épouse le silence plutôt que les chœurs. Florence me rappelle le bûcher des vanités où des trésors comme Des peintures de Boticceli semble t-il livrées de ses propres mains ont péri dans les flammes, en quête de rédemption, les batailles seront et resteront à tout jamais incertaines dans le cœur des hommes imparfaits. Merci Francis Etienne de ce nouveau très beau poème inspirant.
Entre désillusion, rêves et temps qui passe pour ne laisser que des souvenirs inaboutis, nous nous retrouvons plongé dans la vie des humains à jamais insatisfaits et souvent frustrés de n’avoir pas su ou pu conquérir le bonheur. Un poème fort, merci Francis Etienne.
Le plein de sensualité sur les deux premières strophes qui basculent dans les deux dernières. Comme ules deux faces d’une même pièce, faisant ressortir une forme de dualité qui cohabite, un docteur Jeckill et Mister Hyde des sentiments.
Le plein de sensualité sur les deux premières strophes qui basculent dans les deux dernières. Comme ules deux faces d’une même pièce, faisant ressortir une forme de dualité qui cohabite, un docteur Jeckill et Mister Hyde des sentiments.
C'est toujours direct, sans bricoles inutiles et encombrantes. C'est ce que j'aime chez toi Salima. Personnellement, je pense qu'il est quand même possible d'être punchy en approfondissant. On comprend que l'auteur souffre mais il ne nous emmène pas dans les profondeurs de son amertume. On comprend que Zinedine est parti mais on ne sait pas qui il était ou en tout cas trop vaguement. Je préférerais, même dans l’ellipse, que tu m'emmènes plus loin. ;-)
Cher Léo merci encore et encore pour lire avec autant d'émotion ce texte dont tu as retenu cette jolie expression : « les yeux remplis de ciel ». Ce texte en effet est essentiellement composé d'une sucrerie de mots, comme tu l'as remarqué d'ailleurs. Il est très difficile en poésie d'exploiter le sens du goût. C'est un des éléments de l'écriture qui demande des associations très osées entre divers autres éléments correspondant au sens, cela peut être la couleur, l'odeur, le toucher, ou l'ouîe. Le champ sémantique des autres sens doit être associé à un mot pour créer un goût. Le sucre est un éléments de richesse, car non seulement il fait plaisir, mais comme le cristal il a un son et une image qui s'associe immédiatement à l'idée que l'on veut exprimer. Souvent, la paix est considérée comme une douceur qui curieusement est aussi un mot que l'on emploie pour de la sucrerie. Il est donc naturel que la paix s'exprime avec ce caractère la. Et « un bien belle échappatoire » est aussi cette gourmandise qui fond sur la langue pendant quelques secondes, nous envahissant de paix et de beauté, quelques secondes pendant lesquelles nous flottons dans cet intemporel let si subtile plaisir d'une sucrerie. C'est par le goût que commence le rêve et c'est par lui que nous avançons, presque comme des aveugles, vers cette volupté que les autres sens n'arrivent pas toujours à recueillir entièrement. Ainsi toute mon écriture regorge de cette évocation du goût à laquelle j'attache souvent d'inattendues images que certains lecteurs pourraient considérer comme sans aucun sens. Et c'est précisément à travers les sens que l'on peut les comprendre ! Merci Léo merci encore de tout cœur. F. Étienne « l'enchanteur » La poudre d'un soleil à la pulpe de miel Se font dans le chaudron d'un nougat d'arc-en-ciel
Cher Léo, merci encore une fois pour ta sensibilité au texte et surtout pour l'analyse que tu en fais, qui encore une fois est magnifiquement ressentie. Le château fort tient une place particulière dans beaucoup d'univers et bien entendu dans le mien aussi. Il est à la fois le lieu du pouvoir et du luxe, de la puissance et du progrès et du rêve et de la souffrance. Par définition le château fort est un monde clos ou du moins qui se clôt devant un danger. Il se replie sur lui-même. Il ressemble assez aux Bernard Lhermitte dans l'océan nous régale du spectacle. Jeune, je passais tous les étés au bord de la mer dans le Languedoc et la plage était un terrain de jeu inouï non seulement pour la liberté du corps et de l'esprit qu'elle nous offrait mais aussi par le foisonnement de la vie que je découvrais à travers un masque en plongeant sous l'eau pour y découvrir de nombreuses créatures, étranges et mystérieuses, comme les crabes, les coquillages, et même les poissons qui m'entouraient de leur féerique beauté. Le Languedoc est aussi une région dans laquelle de nombreux châteaux médiévaux, souvent en ruine, attiser mon esprit de légendes que je lisais avidement dans ces textes qui parlaient des cathares, dés armées du roi, des châteaux forts qui tombaient ou des nobles qui versaient leur sang pour défendre leur bastion de paix. Il en reste de très nombreuses traces dans mon écriture. Aujourd'hui, je trouve que j'ai eu beaucoup de chance à pouvoir vivre cette enfance, dont aujourd'hui encore j'extrais de merveilleuses images. La peur et le doute sont aussi des sentiments de l'enfance, dont l'homme grandissant apprend à enfouir au plus profond de lui-même la réalité, peut-être au mépris de l'être qu'il a été, enfant. Cher Léo merci encore de tout cœur, deux lignes de toi font jaillir de moi un long paragraphe d'intimes souvenirs et d'interminables réflexions. Merci encore. Cordialement, F. Étienne « l'enchanteur » Une rose d'argent couverte de rosée Embrase le regard d'une murène osée.
Cher Léo, ah ! que ce terme « d'enchanteur » me trouble ! Il me rappelle bien entendu Merlin et son monde féerique qui a traversé la Bretagne et le monde entier de son ombre mystérieuse et bienfaitrice. Il est bien vrai que la poésie est une véritable baguette magique. Il suffit de poser un mot sur sur un morceau de monde pour ouvrir une fenêtre sur des terres inexplorées, dont le poème rapporte un récit. Cela ressemble un peu à ces récits d'explorateurs qui dans le temps découvraient des mondes totalement ignorés de la plupart des de ces contemporains et dont les descriptions, même parfois assez imprécise, ravissez leur cœur, comme si à travers eux on pouvait entrer dans l'univers du rêve sans reproche. Je relisais dernièrement des textes de l'écrivain grec Lucien dont la fantaisie débordante conduit le lecteur dans une autre réalité que la sienne, réalité à laquelle il trouve un immense plaisir d'accorder son crédit. Toute la poésie n'est autre qu'un univers d'enchantements et de beauté. Et tu as bien remarqué que c'est à travers : « de sonorité plaisante » que l'envoûtement commence car c'est par la musicalité, ou la musique des mots, que la charmeur jette son sort. N'oublions pas «le joueur de flûte de Hamelin»...Ainsi cher Léo, portant désormais le titre d' « enchanteur » je termine ces quelques lignes par ce sort : « Sous un voile fragile aux lèvres de la nuit le poète a gouté le bonheur qui séduit.». Merci encore de tout cœur, merci vraiment. Cordialement, F. Étienne « l'enchanteur. »
Cher Léo, je suis extrêmement touché par ta qualité. Tu envies ce promeneur, comme lui tu aimerais contempler « l'étendue de mon monde de l'intérieur ». Mais n'es-tu pas déjà entré à de nombreuses fois à l'intérieur de ce monde-là et n'as-tu pas déjà contemplé de l'intérieur l'âme du poète que je suis ? Et bien sûr je t'ouvre presque à chacun de mes commentaires les portes de mon esprit et parfois de mon cœur, sachant que la confiance que je te porte est un lien qui m'autorise à épancher quelques mots, que je garde secrètement comme une offrande sacrée pour les rares êtres, qui comme toi, ont croisé mon écriture, et qui ont trouvé dans sa surabondance « l'ordre, le luxe et la volupté ». On a en effet quelquefois comparé, à mon sens d'une façon exagérée, mes textes à ceux de Charles Baudelaire. Je pense, que c'est surtout à cause de mon choix du sonnet, qui était la forme d'expression choisie aussi par Baudelaire. Il va de soi que ce rapprochement n'a jamais traversé mon esprit ! Je suis ravi que tu es trouvé cette magnifique formule : « ondulé entre la plénitude totale et le danger qui couve ». Elle correspond exactement à ce que je ressens en écrivant car : « le trop-plein qui s'écoule dans la clepsydre » est bien la pâte brute de ma matière poétique, que je travaille au ciseau de la composition si stricte du sommet. Merci encore de tout cœur cher Léo et entre, je t'en prie, à l'intérieur de mon monde, pour y puiser la toute-puissance d'une vie intense et toujours menacée par le danger de lasser le lecteur. Très cordialement, F. Étienne. Dans le miroir des mots je vois parfois l'image d'un chevalier allant à côté de son page.