L’intégrale des Claudine, de Colette
Je ne reçois jamais un manuscrit sans quelque terreur ; tous les hommes de lettres qui évoluent autour de la quarantaine comprendront cette épouvante sans que j’insiste davantage. Celui de Claudine m’effraya plus particulièrement pour ce qu’il était noué de la faveur rose qui, d’ordinaire, distingue les manuscrits féminins ; je le développai d’une main tremblante ; mes prévisions ne m’avaient pas trompé : c’était de la prose de femme, bien mieux (bien mieux ?) un journal de jeune fille !
De jeune fille, mais non pour jeunes filles… Et moi qui craignais de me poisser à quelques papotages sirupeux ! Dès les premières pages, mes craintes d’ennui s’évanouirent, — il ne me resta plus que de la stupéfaction.
Assurément, d’analogues lectures m’av…