A bien regarder la vie, on y trouve toujours des motifs d’espoirs et de gratification, car ce qu’il y a de plus beau dans ton texte, c’est la gratitude que tu exprimes.
La guérison est un long processus qui peut prendre des années en effet. Mais il est accéléré grâce aux preuves d'amour, de soutien, de compréhension. Merci pour ce bon moment, et ce conseil Léo. À plus tard.
Merci Loscrivo
En écho, un murmure de plus :
Je me suis toujours demander où passent ces tonnes de crème solaire que l’on lui offre, chaque été, comme une offrande étrange
à notre culte du bronzage.
Elle, la mer,
on s’y jette dedans
le corps huilé, pressé d’être doré,
et l’âme en vacances.
On s’y lave de nos vies pressées,
et on lui laisse au passage
nos traces invisibles :
des filtres chimiques,
des substances aux noms indéchiffrables,
des micro-particules qui dansent
jusqu’au ventre des méduses.
On se veut protégés des rayons,
mais qui protège la mer
de nos protections cutanées ?
Qui racontera un jour
la lente suffocation des coraux,
la peau brûlée du plancton ?
Depuis plus d’un siècle,
on y déverse nos routines beauté,
nos progrès cosmétiques,
nos illusions marketing.
Tout ce qui nous rend “plus beaux”,
et qu’on abandonne
dans ce bleu qu’on dit éternel.
Et si quelqu’un, quelque part,
osait un jour nous dire
ce qu’on a vraiment laissé couler ?
Sujet qui nous touche tous. Être aimé pour ne pas être seul. Cette soif est perpétuelle jusqu'à s'y perdre. J'aime la fin délicate comme si la plaie avait finit par se refermer.
Le pardon ne se substitue pas à la justice. Et la justice ne conduit pas non plus necessairement au pardon qui peut libérer. Si tu as l’occasion de le voir je te propose « Je verrai toujours vos visages » qui aborde la question de la justice restaurative qui passe par le dialogue et la compréhension. Car les victimes ne vont pas forcément mieux après une condamnation, et les coupables ne comprennent pas forcément plus la gravité et l’impact de leurs actes. Une fois de plus les mots semblent indispensables dans tout processus de reconstruction. A plus tard Lucie et bon courage car il en faut toujours beaucoup pour se relever de ce qui a profondément blessé.
Si le besoin nous amène à dépendre des autres c'est peut-être parce que nous sommes des éternels insatisfaits, toujours en quête de désir, comme le dit Hobbes, bien qu'il soit, selon moi, plutôt lié à un manque contrairement à ce que dit Hobbes en rattachant le besoin à la recherche continuelle de bonheur. Quant à Kant il a également questionné le pardon (justement !) en le percevant comme un devoir moral de respecter autrui, et ce quel que soit ce qu'il a fait. La notion de pardon appelle celle de justice, à mon sens, car un égo se sentant attaqué souhaite que son agresseur soit puni. En voulant exister l'égo s'est retrouvé fragilisé. C'est un peu le prix à payer je pense. Me concernant, je suis un peu la philo, mais actuellement je suis en linguistique, sur l'utilisation du mot "spectaculaire" qui me dérange lorsque l'on parle de "chute spectaculaire", car, certes la chute est impressionnante, mais dans ce mot on retrouve aussi la notion de "spectacle" qui est le fait de regarder ce qui attire notre attention. Or, une chute n'est pas un spectacle, d'autant plus si elle est grave, comme le fait de regarder, avec le sourire, quelqu'un se faire harceler. Bref, cette proximité (pourtant l'étymologie est différente) me dérange, et m'intrigue.
Pleinement, je suis dans une phase philo dans laquelle toutes les notions me passionnent et comme chaque notion en active de nombreuses autres en cascades… J’ai travaillé il y a peu sur la notion du besoin, et l’on s’aperçoit que souvent les besoins nous emmènent à dépendre des autres ce qui a alerté Rousseau, et Kant questionnait quant à lui la question de la liberté, et il y a aussi Hegel sur la reconnaissance. C’est encore comme souvent chez l’humain, une histoire de paradoxe : plus on souhaite exister et plus on s’expose au risque de ne plus être soi… et de nous perdre dans cette quête.
Commentaire pertinent, auquel je rajoute que, effectivement, le pardon est plus ou moins facile à accorder en fonction de ce que la personne a vécu, mais quand on la blessé au point de lui retirer son identité (comme c'est le cas ici) le pardon me semble plus difficile à mettre en application. En tout cas le débat autour de cette notion est très intéressant !
Oui, c’est juste 90 pages. Et c’est un super réveil sur un nuage. Trop mignon et il n’y a pas d’âge pour un conte. Je découvre tout Michel Tournier. Lorsque j’habitais Paris, je recevais des appels, du courrier et même un scénario de film. Ils voulaient faire un film d’après son roman « Vendredi et les limbes du pacifique » :-)
Qui l’on est se construit chaque jour, et je pense qu’il n’est jamais trop tard pour devenir qui l’on aimerait être, à la condition de s’en donner les moyens. Quand au pardon, il divise : c’est une affaire intérieure ; mais il est cependant la clé pour de nombreuses personnes du bien-être et même parfois de « renaissance".
Merci Léo,
J’ai acheté presque tous ses livres maintenant. Oui je vois ce que tu veux dire. Ça a un côté burlesque ces vingt minutes de silence.
« N’avez vous pas froid »
C’est plus sérieux et là elle raconte sa vie, mariée à un pasteur et c’est plutôt cruel. C’est une écorchée de la vie. On le sent très bien. C’est le podcast sur France Culture qui m’a donné envie.
Je lis tellement que j’ai une pile qui attend. J’essaye de dégoter des œuvres pas connues comme je trouve à l’association. Tu ne les trouves pas dans les librairies.
Suis content que tu aies tenté.
Merci Léo
C’est le terme proche et très proche qui est difficilement saisissable d’une part (que mettons nous dans ce terme ? C’est variable selon les personnes. Et si cela fait longtemps, peut-on toujours parler de proche ? Qui a sollicité ce nouveau rapprochement ? Cest je pense à la personne qui a initié le nouveau rapprochement lorsque vous vous verrez de livrer la tonalité de l’échange à venir, et après les discussions feront le reste pour resituer cette nouvelle relation. L’humain est complexe et les situations qu’il rencontre le sont tout autant, il faudrait lui écrire un guide pratique et complet de « Comment bien s’en sortir dans les relations humaines ». Je vous souhaite de bonnes retrouvailles.
"Et elle avait simplement fait un geste rageur du menton, vers la saloperie de caisse, recroquevillant sa peur dans une dure coquille de rancune. Elle n’avait plus su quoi dire. Elle n’avait jamais appris à parler. On ne lui avait jamais appris à savoir. », très touché par cette phrase qui montre à quel point les mots et leurs usages pour exprimer les émotions sont importantes. Encore que, dans ce cas là, où il ne semble aucune place à l’humain, juste au productivisme au service de la consommation, froid et aliénant. Après les aéroports, les vols en avion et le métro, voici que l’on découvre pas ta plume les centres commerciaux. Ce sont des lieux de transit, mécaniques dans leur process, qui gobent l’humain, comme les baleines se nourrissent du plancton… A plus tard Stanislas.
Et bien cela n’aura pas tardé, j’ai pu le lire ce week-end, quasi d’une traite. Une auteure à connaître car c’est un ovni littéraire d’une singularité rare. L’idée de ces vingt minutes de silence et les quelques fulgurances de l’esprit m’ont plu. Cependant cette singularité dans le style m’a énormément gêné à la lecture comme par exemple ce passage très représentatif de ce que je lui reproche :
"S'il est sorti, il est rentré.
À quelle heure est-il rentré ?
Il aurait mieux fait de ne pas rentrer.
Il n'est pas rentré puisqu'il n'est pas sorti.
Et il est descendu avec une bougie (la lumière était donc sectionnée).
Parce qu'il avait des bougies dans sa chambre.
Est-ce que vous avez des bougies dans votre chambre ?
Lui, en avait.
Il avait des bougies dans sa chambre.
On peut se demander comment les choses se seraient passées s'il n'avait pas eu de bougies dans sa chambre.
Mais il avait des bougies dans sa chambre. »
Elle en fait trop, c’est trop chargé et accumulé à mon goût et c’est sur malheureusement à mes yeux sur beaucoup trop de choses. Content de l’avoir découverte et j’ t’en remercie, même si je ne suis pas certain que je lui accorderai à nouveau du temps de lecture. A plus tard.
C'est tout à fait ça, Lucie, mais cette perte de confiance vient de quelque part. C'est un peu l’œuf de la poule. probablement une dynamique s'est mise en route il y a un certain temps. Merci pour ta lecture et ta réaction.