Il se dégage de ton texte très cher Michel une magnifique nostalgie et j’ai beaucoup aimé cette formule : ""On inventait des familles, des maisons, des vies. On jouait sérieusement, ». Tu as vraiment le chic pour faire naître des formules efficaces, peine de sincérité les rendant émouvantes. Bravo et merci.
Je trouve que ce poème est dans la continuité de « Toise à bougies », dans le sens où le cosmique semble s'imposer dans le dernier tercet. Du port rongé par la noirceur, du bruit lui succédant, on a toute de même un premier tercet d’une douceur qui semble bien éphémère, coincé entre la noirceur et la fureur du bas et l’immensité des cieux, complices des hommes, fussent-ils pourvus de langues fourchues. Quels tableaux et forces qui se dégagent de ton poème, bravo Francis-Etienne.
Lorsque la présence cosmique irradie de sa toute puissance tes vers poétiques, ils font ressortir l’autre aspect qu’est celui de la détresse terrestres (hôpital ivrogne, besogne…). L’immensément grand et lumineux éclairant face à l’insignifiant dans sa part d’obscurité… je me suis posé la question de qui pouvait être cet étranger et j’ai penser à Camus, à la condition absurde de l’homme, et je me dis que chaque lecteur pourra l’interpréter à sa façon, ce qui est tout l’intérêt de la poésie. Merci du partage Francis-Etienne.
Je suis pour cet exorcisme et je trouve très original que tu aies pensé à transposer ce rite mystique à une habitude à prendre au quotidien. Ne dit-on pas que le démon a plusieurs visages ?
Une réflexion qui interpelle. J'y souscris totalement. Il y a une cassure franche. Le virtuel ne remplace jamais le réel, jamais l'attente, jamais les retrouvailles.
Un vers retient particulièrement mon attention: la joie d'un silence habité. Pur et profond.
Je ressens dans ce texte une grande force d’indignation, un rejet profond de l’arrogance et du mépris. Les mots portent une énergie de dégoût et traduisent une colère sincère face à l’injustice. Le texte accuse, mais je devine qu’il y a forcément une raison derrière cette intensité.
Merci Ioescrivo
Est-il possible de réécrire son histoire ?
Trente ans après ?
Hâte d'en savoir plus.
Nous courrons tous derrière le bonheur un peu comme André.
Merci 🍀
Encore une de tes magnifiques analyses du texte dont tu extraies tant de pépites ! Merci Léo ; Mais tu pointes surtout l’importance de la forme dans l’expression du fond. Il est essentiel, dans un sonnet, de présenter le texte sans aucun blanc. La concision de l’écriture ne peut pas laisser le fond se diluer. C’est la force de tout texte riche et surtout d’un bon sonnet. Je l’ai souvent exprimé avec insistance, la poésie n’est pas l’art d’une rêverie de mots, dont la faiblesse peut aller jusqu’à la mièvrerie, mais bien le travail qui se construit par les mots et au travers les mots pour en extraire le plus vif et bel éclat et transformer notre vision du monde à travers l’enchantement de ce travail de construction précis. La beauté des cathédrales tient essentiellement dans leur complexe architecture, maitrisée par la connaissance des règles strictes de l’architecture, et bien moins dans la richesse des enluminures de pierre, celle précisément sur laquelle se fixent nos regards en tout premier. Il est essentiel, en poésie aussi, d’avoir fait de ces règles-là l’élément de base de la création. Même si l’enluminure est fade, l’œuvre se soutien d’elle-même, grâce au respect de la règle. Merci, Léo, et à plus tard. En toute amitié. Francis-Etienne. Une rose qui meurt avec le crépuscule Inscrit l’éternité dans un bref opuscule.
Merci Léo pour ce nouveau et beau commentaire. Les mots rares me brûlent souvent les doigts mais je crains toujours d’obscurcir le texte en les employant. Aussi me retiens-je par respect pour le lecteur. Mais il est vrai qu’ils sont toujours magnifiques et ornent les textes d’une sorte de dorure ancienne comme celle que l’on peut admirer autour des toiles anciennes, souvent ornées d’un bois doré riche qui enlumine la peinture d’une sorte de lumière surnaturelle. Lorsque j’ai visité certains grands musées, j’ai toujours été ébloui par la finesse des encadrements. Je me souviens en particulier des collections de l’Academia où foisonne l’époustouflant style baroque, ou encore celui de Valence dans la Drôme où une impressionnante collection de toiles d’Hubert Robert, peintre miniaturiste de ruines romaines, régale le regard dans des encadrements si précieux que le toile s’en éclipse presque. L’ancien prêtre de ma paroisse, devenu Cardinal, me confiait un jour cette pensée : « Ce qui importe, c’est l’emballage » Parlant ainsi de sa manière de prêcher, il m’a rappelé en quelques mots l’importance d’enrichir, par un cadre, une pensée qui sans lui apparaîtrait comme sèche et sans couleur. Quant au jugement suprême du vergobret, je suis persuadé qu’il hante un peu notre mémoire superstitieuse, même s’il nous fait sourire. Merci, Léo, et à plus tard. Très fraternellement, Francis-Etienne. Le flambeau de satin d’un brouillard de papier Brûle le long des ponts dans les mains d’un fripier.
Chaque été, le feu dévaste et inflige des dégâts colossaux, laissant derrière sa furie des stigmates qu’il est bien difficile et relativement long à effacer.
Il y a dans ton poème à la fois toute la violence du monde et la mémoire défaillante qui semble vouloir l’oublier. ça tranche, ça transperce, ça cogne, ça froisse, ça écorche, ça empoisonne… mais quel est donc ce « ça » qui semble régner en tyran en ces terres poétiques ? Les tercets (qui manient l’oubli) semblent vouloir conjurer les quatrains (qui y logent la violence), c’est vraiment chouette de constater que la forme structure de bien belle manière le fond. Chapeau Francis-Etienne.
Bonsoir Alice et bienvenue. Et puis aussi grand merci pour le partage de ce premier chapitre bouleversant. La narratrice est plongée en plein chaos, le théâtre d’une galerie de personnages détonants qui sont ce qu’ils sont, des humains pétris de failles, en équilibres précaires au-dessus d’un gouffre constitué d’incompréhensions, de maladresses et de fragilités. Touché par la sincérité du récit et cette colère sourde qui couve et que l’on ressent parfaitement. Une belle écriture et probablement un style qui va peut-être se confirmer dans les parties à suivre. J’ai juste été un peu désorienté sur les deux premières phrases en italiques que j’ai relu plusieurs fois pour comprendre qu’il y avait une phrase introductive et une citation (il manque les guillemets). Commencer par la citation apporterait peut-être plus de clarté. A plus tard je l’espère.
Jeu de mots et assonance pour un texte en cascade. Au delà de cette cavalcade, deux mots très forts : parer : Vêtir quelqu'un avec soin et élégance et réparer : remettre en bon état ce qui s'est détérioré. Il y a la surface et l’apparence, et il y a l’intérieur et l’invisible, conjugués en une forme d'alliance salutaire. Intéressant.
Un face à face honnête et sincère. La raison explique mais qu’en est-il du coeur à présent ? Ce peut-il que ce qui n’était pas possible il y a tant d’années, le soit aujourd’hui ? Une nouvelle fois le plein de questions qui rythment l’intrigue et préserve tout l’intérêt qui lui est porté. A suivre, vivement la suite.
Une force qui passe par la confiance en soi et au droit que l’on se donne de pouvoir être et devenir. Un émouvant témoignage qui rappelle qu’il ne faut jamais renoncer à vouloir bien mieux.
Soutanelle et vergobret m’ont fait les honneurs du dictionnaire. Merci d’offrir régulièrement tout un tas de mots du passé qui témoignent de la richesse de notre histoire et des mots qui la caractérisent. J’ai bien souri devant cette nature pieuse qui vient jusqu’à incarner la magistrature, nul ne saurait être épargner du jugement suprême. A plus tard.
De belles avancées et un témoignage qui semble solide. Aura t-elle de nouveau changé d’endroit, répondra t-elle au téléphone ? Est-ce le bon numéro de téléphone… plein de questions se bousculent avec la hâte d’en apprendre bien davantage et ce qui pourra expliquer ce départ troublant. Merci Marie-Noëlle pour cette suite trépidante.
Texte très intéressant, qui décrit bien l'abus de pouvoir et ses effets néfastes. L'absence de ponctuation est originale. Ma lecture a juste été un peu perturbé par l'hybris/hubris, que j'ai plus l'habitude de voir écrit à la grecque, mais ce n'est pas grave (une petite faute de frappe sans doute, et surtout sans incidence sur le texte). Cela me rappelle inévitablement l'Œdipe Roi de Sophocle, qui mettait déjà en garde dans l'antiquité.
Quel beau programme. Ça donne envie. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre avec ce titre mystérieux puis j'ai été emporté sur le chemin de la douce poésie. Bravo et merci.
Bonjour Léo et merci pour cette critique. J'avoue que je n'avais pas fait attention à ce pléonasme qui était pour moi une insistance volontaire. Je dois bien avouer aussi que j'aime faire rimer les pas de la négation et de la marche même si c'est évidement très simple...
Cher Léo, voilà encore un de tes magnifiques commentaires qui vient mêler Nietzsche à l’analyse du texte. Merci encore pour ce lien qui me touche beaucoup. La passerelle dont tu parles existe bel et bien et elle nous fait traverser le vide sidéral sur les ailes des mots. Il fait oser y poser nos pas comme un aventurier que tente l’inconnu. Qu’est-ce d’ailleurs que l’inconnu, si ce n’est la forme la plus concrète de l’espoir ? C’est peut-être dans ce sens qu’il faut lire Ainsi parlait Zarathoustra, ce guide mystérieux et mystique qui nous pousse pas à pas vers une absolue révélation de nous-mêmes, suivant encore la méthode de Platon, connais-toi toi-même, et qui en bout de compte nous apprend que nous ne savons rien. Faut-il être un équilibriste pour traverser ce texte ? Oui car nous sommes de pesants animaux en apesanteur. Alors la poésie devient un exercice de confiance en soi et en l’autre, l’auteur. Laissons-nous tenter par la traversée de l’univers, dépouillés de nos lourds paletots d’apparat et de nos couronnes si lourdes, pour poser nos pas légers dans un éther de mots qui glissent sous nos regards de plus en plus enchantés. Merci Léo de tout cœur et à plus tard. Francis- Etienne. La lune a déposé sous une goutte d’eau Un sourire d’enfant qui joue au renardeau
La puissance des astres et peut-être même de l’univers tout entier comme l’apparence de Dieu, cette entité sui nous dépasse, jusqu’aux mots défroqués. Je viens de commencer en fil rouge pour quelques semaines « Ainsi parlait Zarathoustra » de Nietzsche et dans le prologue il y a de nombreux passages qui évoque le simple homme comme étant une passerelle qui mène au divin que chacun peut incarner en se surpassant de la condition humaine, et en te lisant je me dis que la poésie est aussi cette passerelle permettant de relier tous les mondes et toutes les vies, dans l’étape qui est propre à chacun. La poésie est un carrefour qu’empreinte toutes les figures tutélaires, mais aussi ce qui peut en éloigner l’humain d’une forme d’épanouissement et de sagesse. Dans le cothurne que je découvre, j’y entrevois une marche, intérieure et endurante puisqu’elle traverse les siècles pour rassembler tout ce qui peut l’ètre.
J'aime l'idée du phare. Sans lui, on s'échoue sur la côte. Il y a une passation que je souhaite retranscrire parfois de manière implicite. C'est d'autant plus fort que le manque est bien présent.